Bon bon bon, je crois que la note maximale s'impose ! Je n'ai jamais vu une série aussi ambitieuse et intelligente. Parce que Community a parfaitement conscience de son média et s'en sert habillement pour nous livrer de grands moments de télévision. La série a mis du temps à se trouver en terme de ton et d'humour. Le pilot laisse supposer que le reste sera une sitcom très classique, avec des personnages clichés tels que le beau gosse, le nerd, la jolie fille, l'intello, etc. Pourtant ce n'est pas déplaisant, ça se laisse suivre et on regarde d'un œil amusé l'évolution du Study Group. Mais soyons clairs, rien ne dit que si vous aimez cette saison, vous aimerez les autres (et vice-versa). Parce qu'il y a un point de rupture assez difficile à localiser (aux environs des 4/5 de la saison 1), où la série prend son envol et embrasse complètement l'humour méta. J'ai pu lire qu'on perdait le côté premier degré des relations entre les personnages à ce moment là et c'est vrai, d'autant plus qu'elles n'évolueront plus beaucoup par la suite. Les quelques moments où cela sera chamboulé seront les épisodes de grosses disputes, mais ils font partie des plus drôles. Après je comprends que avoir régulièrement le coup du "chaque membre est toxique pour le groupe" peut agacer, et c'est peut-être le seul aspect qu'ils n'ont jamais réussi à renouveler. Dans l'ensemble cette première saison sert d'introduction et permet aux personnages d'avoir un passé commun suffisamment important pour venir y piocher ensuite, que ce soit pour les blagues ou les flashbacks. A partir de la saison 2 et jusqu'à la fin de la série, Community n'aura cesse de créer ses propres délires et de ne jamais se reposer sur ses lauriers. L'univers créé par Dan Harmon est si libre que cela laisse rêveur. La série a toujours cherché à se renouveler, à aller plus loin en terme d'humour, via des changements de formats (épisode en dessin animé, en pâte à modeler, en 8-bit...), des épisodes "à concept" (épisode en huis clos, épisode spécial jeu de plateau...) et surtout des hommages et des parodies en tous genre (les westerns, Law & Order, Glee...). La série peut donc se targuer d'avoir un sacré lot d'épisodes différents et mémorables. C'est d'autant plus surprenant quand on sait que la série a connu les pires ennuis possibles durant ses 6 années de production : réduction de budget, renvoi temporaire du créateur, perte de plusieurs acteurs principaux et un changement de network (sans compter les menaces d'annulation à chaque saison). Pourtant, l'équipe n'a jamais cessé d'y croire et a su dépasser ces problèmes pour même s'en moquer régulièrement par la suite (bon je dois dire que la saison 4, celle faite sans la présence de Dan Harmon, souffre clairement d'une écriture bien moins inspirée, sans devenir abominable pour autant). A ce jour, Community est la série qui m'a fait le plus rire, à égalité avec Kaamelott. Le créateur et les scénaristes se sont complètement approprié les ingrédients d'une série télévisée réussie et jouent avec les codes tout en proposant une réflexion sur les œuvres audiovisuelles en général.