Pas le manga le plus connu, pas le plus diffusé, pas aussi réputé qu’un DBZ ou un St Seiya, qui n’a ni OAV ni adaptation ciné ou encore remake… et pourtant presque toute ma génération le connait.
Faut dire que c’est une valeur étalon : celle du plus haut et le plus barré. Il est vrai que le thème de la cuisine n’était pas de ceux qui attirait le plus, il fallait rajouter quelques ingrédients supplémentaires pour que la mayonnaise plaise. Résultat : un shonen épique à mort avec exagération démesurée et constante, tant dans l’action que la musique. Des exemples ? Alors : un dragon sort de ton plat de boulettes de viandes, des rayons qui sortent des gens, Thomas subit une transformation façon Goldorak quand il se met en tenue de cuistot, des gens surfent sur des sushis pour représenter la fraicheur, ou un mec se métamorphose en papillon pour évoquer la légèreté d’un plat, on utilise des pierres volcaniques pour continuer la cuisson d’une viande malgré la sauce (car servir une sauce chaude n’est pas, possible) le tout en utilisant des techniques dignes de Son Goku… désolé mais à ce niveau il n’y a que Prince of tennis qui rivalise.
Les épisodes sont très répétitifs et sans continuité entre eux, on peut citer leur trame : on met le petit chef au défi (souvent à cause de sa jeunesse), il fait un bon plat mais doit trouver comment faire mieux (souvent grâce aux conseils moisis de cuisiniers barrés/paumés), puis arrivé au concours il sort une botte de derrière les fagots et gagne contre les meilleurs. Le tout avec une voix étrange, sensé être off/en aparté, qui explique la technique ou comment cuisiner, attention c’est violent tellement c’est obvious parfois. On rajoute à ça des dessins parfois bâclés, une animation à peine potable, les us et coutumes de l’époque (comprendre : on frappe les mômes en toute impunité, Jeanne et Serge powa), de la télépathie puisque les mecs conversent sans parler et évidemment une VF aussi barrée que dans Nicky Larson, sauf que là ça fait ton sur thon donc ça se remarque moins.
Mon plus grand kiff c’était le vieux sage, il n’est pas violet au pied d’une cascade, non, ici il se nomme Gaspard Savoureux et fait office de grand maître de la gastronomie pour départager les candidats, le problème c’est qu’il est censé être impartial mais qu’il adore Thomas et ses plats. Bon faut dire que les autres juges sont tout le temps sous ecstasy alors… Comme beaucoup à cet âge ça m’a plu, c’était très similaire aux autres shonen que je matais donc je kiffais, puis ça donnait envie. C’est juste qu’après j’ai tenté de cuisiner et j’ai remarqué que ça ne se passait pas vraiment de la même façon, du coup comme tout le monde j’ai décroché et ce DA est devenue une madeleine de Proust.