Les saisons passent et s’améliorent avec « Engrenages » ; c’est en tout cas la constatation que je peux faire à la sortir de ce troisième volet de la saga de Canal +. Et tant mieux ! Alors certes. J’avais mis 3 étoiles à la précédente saison, je mets aussi 3 étoiles à celle-ci. A se fier à mes notes, l’évolution n’est pas évidente. Alors je l’avoue, j’ai quand même du mal à totalement céder au charme d’ « Engrenages » parce qu’il y a des choix qu’adopte cette série face auxquels j’ai un peu de mal. Premier souci que je retiens d’autant mieux qu’il est mon dernier souvenir de cette saison 3 : la fin. Alors rassurez-vous, je ne vais pas spoiler ; je vais juste me contenter de dire que, comme la saison précédente, celle-ci se finit encore de manière abrupte. A la seconde même où l’affaire est résolue, le générique de fin défile comme si finalement tout ce qui pouvait se dérouler derrière ne pouvait pas avoir d’intérêt. Or, je ne suis pas d’accord. J’aimerais qu’au vu des péripéties personnelles qu’ont enduré les personnages, on puisse voir comment ils ressortent de toute cette affaire. Un petit bilan, moi, j’aimerais, et je ne l’ai pas, si bien que j’ai l’impression que, dans l’esprit des auteurs, l’intérêt de cette série ne repose finalement que dans la résolution de l’affaire traitée et non dans l’évolution des personnages. Alors certes, il y a une saison 4. C’est vrai que cela pourrait aussi compenser. Mais encore faudrait-il reprendre la situation telle qu’elle était à la fin de la saison précédente ! Parce que non – encore une fois – Engrenages fait presque table rase du passé quand elle reprend une saison, et c’est frustrant ! Déjà au début de la saison 2, ils nous avaient fait le coup (
Qu’est devenu Benoit Faye ? Qu’est devenu Arnaud Laborde ? Pourquoi Joséphine l’a planté ? Mystère…
) Eh bien même chose pour ce début de saison 3 ! (
Qu’est devenu Sami ? Pourquoi Laure se retrouve à nouveau seule ? Quid des suites de l’affaire Larbi…
) Et pour le coup je trouve ça très con, parce que c’est aussi ça qui donne de l’épaisseur à une série : la capacité à enchainer les péripéties ! Alors du coup, pour cette saison comme pour les précédentes, il faut accepter de repartir (presque) à zéro. Alors après, il faut l’avouer, ça passe quand même bien. Les qualités sont finalement les mêmes que la saison précédente, mais avec un savoir-faire supplémentaire. La réalisation est désormais d’un bon niveau (même si ce filtre bleu me laisse toujours aussi dubitatif) ; les personnages principaux prennent encore davantage d’épaisseur et de subtilité (et encore une fois, ça se ressent dans la qualité de l’interprétation : tout le monde est très à l’aise, y compris les seconds rôles) ; quant à l’intrigue, elle sait se faire dense, se renouveler, sans perdre de vue l’idée d’explorer les arcanes et les failles du système. Pour le coup, compétition entre les services policiers, flics ripoux, et affaires judiciaires très politisées sont au menu, et je m’avoue bien satisfait de la manière dont les choses sont traitées. Alors après, « Engrenages » n’évite pas toujours les caricatures et les gros sabots, c’est vrai, et c’est peut-être sa limite. Mais franchement, le boulot est fait avec sérieux, envie et surtout – le plus important – avec un véritable souci de l’exigence. Personnellement, j’avoue avoir une certaine foi en cette série, et j’attends de découvrir la saison 4 avec une certaine bienveillance…