En 2009, In The Loop déferla sur les écrans français. Cette comédie politique américano-britannique d’Armando Iannucci était un spin-off de sa série The Thick of It, comédie en 2 saisons (à l’époque) diffusée sur BBC Four.
The Thick of It, justement, se place dans les arcanes du pouvoir britannique, avec un ministre inepte et inefficace joué par l’excellent Chris Langham, son staff de requins et surtout son Spin Doctor injurieux, colérique et franchement hilarant joué par l’immense Peter Capaldi. En 3 épisodes, Armando Iannucci et ses coscénaristes tournent en ridicule la manière dont les décisions politiques sont prises au Royaume-Uni, avec une bonne dose de comique de situation particulièrement efficace, comme l’engueulade insonorisée entre Abbot et Tucker devant une journaliste amusée à travers une baie vitrée, interrompue par une porte ouverte qui laisse le son passer pendant que Tucker insulte copieusement son patron. Les dialogues sont remarquables, la comédie n’est jamais répétitive et les épisodes prennent leur temps pour poser leur intrigue et offrir à chacun une chute finale hilarante. Tournée sous forme de mini-documentaire, la série ne peut être décemment comparée à The Office, l’autre grande série britannique tournée dans ce style-là, dans la mesure où elle ne se retient pas. Là où The Office était proche du drame, The Thick of It tourne constamment en ridicule ses personnages afin de provoquer le rire franc. Bien sûr, le personnage de Hugh Abbot attise la compassion mais aucun autre personnage n’est sympathique et c’est là que réside la force de la série. Le spectateur et la série rient des personnages. Et le fait qu’une saison ne dure que 3 épisodes est justement une bonne chose, qui l’empêche de se répéter.
La première saison de The Thick of It est une très bonne surprise, grâce à une qualité rarement égalée dans l’écriture des scénarios de la série. Concise et rythmée, il est logique qu’elle ait donné un aussi bon film qu’In the Loop.