Nous sommes quelques irréductibles gaulois, pas spécialement anglophiles, à avoir impatiemment, et longtemps en vain, attendu les derniers épisodes de cette excellente série britannique diffusée parcimonieusement et dans le désordre sur C8 en 2017. Certains, plus fans que les fans, se seraient même précipités sur une version originale non sous-titrée forts d'un anglais laborieusement étudié au lycée. C'est que Thomas Lynley, comte d'Asherton, 8ème du nom, inspecteur à Scotland Yard et son inspecteur Barbara Havers, jeune femme produit de la middle class, voire de la working class, forment un couple si mal assorti qu'on aime à les fréquenter assidûment pour voir "comment ça peut quand même marcher". Il paraît que les féministes ont protesté face à la patience excessive du personnage campé par Sharon Small. Soumise, Barbara ? Ou peut-être conquise et secrètement amoureuse ? Ce n'est pas l'essentiel, direz-vous ? Voire ! Depuis qu'il existe des binômes, la hiérarchie se demande s'il vaut mieux jouer sur la complémentarité de deux pôles opposés ou sur l'harmonie d'un couple soudé. En l'occurrence je serais tenté de voir dans l'improbable union de ces deux détectives l'harmonie de contraires. En tout cas, c'est efficace même si les colères et les réflexions désobligeantes de l'un auraient tout de même dû, à un moment ou un autre, susciter la révolte de l'autre. Pour parler franc, il me semble que cette série doit sa réussite à sa distribution : un étonnant Nathaniel Parker, une émouvante Sharon Small. Il est permis d'échanger les qualificatifs au fur et à mesure des épisodes. Un petit reproche tout de même : la sixième et dernière série sent le bâclé. Qui donc était si pressé d'en finir ? Un peu dommage pour ceux qui l'ont si longtemps attendue.