Dix Pour Cent : secrets de tournage

A l’origine, Dix pour cent devait s’appeler 10, avenue George V, être développé par le créateur de Clara Sheller et être diffusé par Canal+. Ce sont Dominique Besnehard et Michel Feller, deux agents qui travaillaient alors dans l’agence artistique Artmedia (installée… avenue George V à Paris) qui ont initié le projet développé par le scénariste Nicolas Mercier. Le programme a été pensé pour Canal+ avant que des divergences de ton ne pointent à l’horizon. La chaîne a finalement passé la main, préférant alors donner la priorité à Platane, la série d’Eric Judor.

Si la présence de stars au générique de Dix Pour Cent est au coeur du projet, elle fut bien difficile à mettre en oeuvre. Quand bien même Dominique Besnehard, influent agent artistique attaché au projet, a ouvert un certain nombre de portes, la production a essuyé de nombreux refus. Pour la saison 1, une trentaine d’artistes ont refusé de jouer leur propre rôle. A tel point que des questions se sont posées sur la capacité à véritablement lancer le projet. Elles ont finalement été levées et… une nouvelle "chasse aux invités" a pu être lancée pour la saison 2.

Lorsque France Télévision a relancé le développement de Dix pour cent, Nicolas Mercier, qui avait posé les bases de la série présentée à Canal+, a quitté le projet pour travailler sur un long-métrage. A l’époque, les scénaristes Fanny Herrero et Quoc Dang Tran travaillaient sur l’épisode 3 de la saison 1, qui est devenu ce vers quoi le diffuseur voulait tendre. Il a donc été proposé aux deux scénaristes de prendre en main la direction d’écriture de la série. Mais Quoc Dang Tran est ensuite parti diriger l’écriture de la saison 3 de Kaboul Kitchen. C’est là que Fanny Herrero a pris seule les rênes scénaristiques du show, pour en devenir la maîtresse d’oeuvre.

Les décors de l’agence ASK, au centre de Dix pour Cent, s’inspirent de deux agences artistiques parisiennes qui existent bel et bien. D’une part, l’agence Artmedia, dont a fait parti Dominique Besnehard, "pour ses fauteuils en cuir et sa moquette épaisse", et l’agence Adéquat, pour le "style design moderne avec des bureaux vitrés". Le tout a été reconstruit dans des studios en Seine-Saint-Denis à Aubervilliers. L’adresse fictive de ces locaux, elle, est le 149, rue Saint-Honoré, non loin du musée du Louvre, à Paris.

Diffusée au Québec et disponible aux Etats-Unis et au Royaume-Uni via la plateforme de streaming Netflix, Dix pour cent est présentée sous d’autres titres à l’étranger. Au Québec, la série s'intitule Appelez mon agent. Dans les pays anglophones, elle s’appelle Call My Agent.  En mars 2017, Harold Valentin, producteur de la série, a indiqué que des discussions avaient été lancées pour initier la production d’un remake des deux premières saisons de la série, en coproduction avec l’Angleterre et le Canada.

Dans un premier temps, le rôle de Mathias Barneville a été proposé à Louis Do Lencquesaing, acteur vu au cinéma dans Polisse ou Le père de mes enfants, mais aussi dans la saison 5 d’Engrenages. Après que ce dernier ait décliné l’offre, la production s’est tournée vers Thibault de Montalembert qui est apparu dans de nombreux projets pour le petit écran (Commissaire Laviolette, L’Epervier, puis la saison 2 de Tunnel). 

Si sa participation à la saison 1 de Dix pour cent est sa première collaboration à une série télévisée diffusée à une heure de grande écoute, Cédric Klapisch avait déjà pris part à la production d’un autre programme pour le petit écran. En 1995, dix ans avant la série de France 2, il a dirigé deux courts-métrages de 3000 scénarios contre un virus, consacrés au virus du sida. Le but de ces films : sensibiliser le grand public.

Agent artistique pendant plus de deux décennies, Dominique Besnehard a livré de nombreuses anecdotes aux scénaristes de la série pour écrire les épisodes. En saison 1, la séquence dans laquelle Audrey Fleurot est accompagnée par son agent au ministère des Finances pour parler impôts est ainsi directement inspirée d’une scène que le même Besnehard a vécu avec l’actrice Béatrice Dalle. "Le type qui nous a reçus a demandé à Béatrice : 'Qu'est-ce que vous possédez ?' Elle a eu cette réponse digne d'Arletty : 'Tout est dans mon sac!’ ", raconte l’intéressé.

En 2012, Dominique Besnehard a proposé à Cédric Klapisch de participer à la production de la saison 1 de Dix pour cent alors qu’il jouait lui-même un petit rôle d’éditeur dans son film Casse-tête chinois. Le réalisateur a tout de suite accepté parce qu’il n’avait pas à s’occuper de l’écriture du scénario. Avant lui, François Ozon, également contacté par Besnehard, avait décliné la proposition de devenir le directeur artistique de la série.