Lady Oscar, en soit cette série est une légende, quel que soit notre âge nous en avons tous vu un épisode, maintes et maintes fois rediffusée et toujours indémodable.
Comme toujours certains y seront plus sensibles que d'autres, mais d'une manière ou d'une autre elle nous touche.
L'histoire en elle-même à l'époque plutôt innovante dans la culture populaire est en quelque sorte une réadaptation de certaines légendes/histoires japonaises, c'est dans sa conception que Lady Oscar est réellement à part.
Son auteur Riyoko Ikeda faisait partie Groupe de l'an 24 comprenant de nombreuses femmes mangakas souhaitant écrire et dessiner des mangas shojo domaine ironiquement réservé aux hommes.
Lady Oscar est donc déjà une petite révolution dans le domaine de l'animation japonaise.
Pour nous attacher plus précisément au déroulement de la série, le genre reste relativement classique mais s'est fait particulièrement inspirant dans les différentes œuvres qui l'ont suivie.
Le général de Jarjayes père uniquement de filles est obsédé par la naissance d'un héritier à qui il pourrait léguer l'héritage familiale de fidélité à la maison royale et les charges militaires qui l'accompagne.
Déception. Son fils est une fille, et comme le destin ne se veut pas finalité le spectateur se retrouve devant Lady Oscar, femme élevée en homme pour vivre dans un monde d'hommes.
Le nouvel arrivant sera sans doute très rapidement lassé de la psychologie des différents personnages de prime à bord simpliste, c'est là justement qu'est le piège. On suivra Oscar François de Jarjayes pendant plus de 20 ans.
Il est particulièrement dur d'en dire plus sur ce personnage tant son statut et son évolution sont déterminants dans la série, et dépenser une seule parole de plus équivaut à gâcher quelques minutes de bonheur au spectateur appréciateur.
Bien évidemment on retrouvera le valet d'Oscar dans le rôle du faire-valoir, semblant ne servir qu'à faire le lien entre les différents personnage, simple messager dans le meilleur des cas il n'en est ainsi que pour les premiers épisodes, là encore l'évolution du caractère d'André importe grandement dans le déroulement, modifiant les prises de position d'Oscar non par une simple prise de confiance forcée mais par de nombreux et discrets petits dénouements. Ce couple s'harmonise magnifiquement bien car de la même manière qu'André change Oscar, celui-ci le fait à son tour prendre conscience d'un autre monde dont il est aveugle.
André fils de domestique élevé comme un noble ne se soucie aucunement du peuple et se plait dans les intrigues de cour dont il est à la limite de la gourmandise. Comme d'autres personnages il verra sa façon de penser évoluer, peut-être un peu plus brutalement, et finira par entraîner Oscar dans le tiers état lorsque la révolution deviendra réalité.
Nous n'éviterons que peu des clichés japonais sur la France, le cheval blanc au grand galop portant le prince à la chevelure blonde sera monnaie relativement courante mais heureusement souvent bien utilisée.
La véracité historique sera également au rendez-vous même s'il ne faut pas prendre l'histoire pour l'Histoire.
Certaines dates sont incohérentes même si cela se révèle plus du chipotage. Les clichés historiques tels que les brioches sont mis dans les ragots, et serviront eux aussi à mieux tâter du climat politique de l'époque qui pour ce qu'il en est est assez bien retransmis.
Concernant le dessin en lui-même, soyons honnête nous entrons dans le domaine du kitschissime, les yeux étoilés, la lumière étoilée peu ragoutants au premier regard se font une habitude relativement bien servie que ce soit pour retranscrire une émotion (de tout registre) que pour mettre en valeur une scène. Mais ne vous y trompez pas ce manga est destiné à public de jeunes femmes voir de jeunes filles.
Le doublage quant à lui est classique dans sa version française, idéalisé par notre imagination au fil du temps celui-ci se retrouve incohérent autant au niveau des voix que de l'histoire.
La version francophone ne colle que rarement au rapport voix/visage, le ton est systématiquement à côté et certaines spécificités sont mises sciemment de côté dans un but à l'inverse du féminisme que certains reprochent.
Pour la version originale aucun secret n'est fait de la véritable nature d'Oscar qui ne dérange personne à Versailles et dont on ne fera que peu de cas dans le reste du monde, de fait aucun autre message n'est ajouté. Une femme militaire et gradée c'est normal pas besoin d'en dire plus. Ce qui nous donnera d'ailleurs quelques instants amusants sans parler d'une relation assez intéressante entre Oscar/André/Marie-Antoinette/Fersen que nous perdons dans en français.
Marie-Antoinette partage la vedette avez Oscar, au départ personnage principal la reine a dû ménager une place à l'androgyne tant les fans le demandaient.
Pour résumer, Lady Oscar est une série intemporelle, mais à déconseiller si le spectateur ne peut faire preuve de détachement tant il est justement si facile de s'attacher aux personnages. Il s'agit exactement du genre d'oeuvre dont on ne veut voir la fin et que l'on préfère toujours avoir "en cours de visionnage".