Scorsese à la production ; Buscemi au casting et Al Capone dans la ligne de mire des scénaristes : il avait tout pour sentir bon ce "Boardwalk Empire". Pourtant, tout le monde a beau en vanter les mérites, j'avoue être totalement passé à côté. Oui, je dis bien « passé à côté » car je n'ai pas grand-chose à lui reprocher à cette série : bien filmée, bien interprétée, retranscrivant bien l’époque... Mais bon, franchement, le coup de l'exploration du gang mafieux, ça fait mille fois qu'on nous le fait. Ce n'est pas parce qu'on se transpose dans les années 20 plutôt que dans les années 60, 70, 80 ou 90 que pour moi ça change quoi que ce soit. OK, on voit le commerce illicite de la bouteille se mettre en place sous la prohibition, les soucis quotidiens des « parrains »... et après ? J'ai rien contre, mais contrairement à beaucoup, ça ne me suffit pas. La série s'enlise dans la présentation d'un quotidien qui semble immuable, trop immuable... ou du moins qui ne change que trop lentement. Ce n'est pas compliqué, j'avais l'impression de revivre le marasme que fut pour moi "Mad Men". Pour moi ça ne bouge pas assez, cela reste trop contemplatif, illustratif, rébarbatif... OK, j'entends l'argument que du coup ça permet de plus poser une atmosphère, mais moi, au bout de plusieurs heures sans aucune intrigue à quoi me rattacher, je dors... Bref, il est peut-être honnête ce "Boardwalk" j'en conviens, mais moi j'ai surtout retenu qu'il était soporifique. Après, à savoir si vous comptez vous y risquer malgré tout ou pas, dites-vous que tout dépendra de votre personnalité de téléspectateur. Si les ambiances posées à la "Mad Men" au détriment des intrigues enlevées ne vous dérangent pas, alors allez-y les yeux fermés : "Boardwalk Empire" est fait pour vous... Mais si le temps vous est compté, je vous le dis sans réserve : passez votre chemin sans remords.