Il était écrit que jusqu'au bout le constat serait le même avec « Sherlock ». Cette (très probablement dernière) saison n'échappe donc pas à la règle : dès que je suis prêt à m'enflammer, il y a quelque chose qui coince. Cela écrit, ici cela va plutôt en s'améliorant : si le premier épisode est bon et livre quelques surprises, il n'est pas exceptionnel non plus. Le second monte en puissance, avec un personnage de tueur en série original et séduisant, excellemment interprété par Toby Jones : réussi, malgré quelques légères facilités et faiblesses, notamment sur la fin. Non, ma frustration vient vraiment de la conclusion. Je vais être clair : pendant 90% du temps, cet épisode est génial, sans doute le meilleur jamais écrit et réalisé depuis le début de la série : le suspense est dingue, le récit parfois vertigineux, rappelant (en plus développé et nettement plus cruel) un épisode culte de « Chapeau melon et bottes de cuir » (« Jeux », pour être précis), avec une méchante d'anthologie comme il m'a été peu permis de voir à la télévision comme au cinéma ces dernières années : un régal d'intelligence, de sophistication et de décors presque « high-tech » du plus bel effet. Mais cela était trop beau, et le duo Steven Moffat - Mark Gatiss vient (presque) tout gâcher en
optant pour un dénouement psycho-lacrymal malvenu, venant mettre à mal toute la perversité développée jusqu'alors
pour un résultat pas loin d'être vertigineux. Quelle frustration alors que l'on semblait, ENFIN, assister à un épisode génial de bout en bout. Du coup, la frustration est là, clairement. Elle n'éclipse pas pour autant (fort heureusement) les qualités d'écriture, le talent des créateurs pour avoir su moderniser avec intelligence et audace un héros légendaire, des scénarii offrant toujours mystère et suspense. La conclusion laisse à penser que cette quatrième saison sera donc aussi la dernière, même si cela n'a pas été confirmé. Si c'est le cas, Moffat, Gatiss, Cumberbatch, Freeman et les autres pourront partir la tête haute, même si je continue d'être persuadé que cette série aurait pu atteindre des sommets avec plus de constance et d'aboutissement narratif. Maintenant, « bien » c'est déjà bien. Non ?