Power Rangers. Un titre qui fait frémir, et qui paraît s'imposer dans la lignée des grands super-héros. Somme toute, un récit assez basique: cinq jeunes sont choisis et investis de pouvoirs extraordinaires afin de lutter contre la menace extraterrestre venus conquérir la planète Terre. Déjà populaire en Asie, où ils comptabilisent près de 42 saisons à ce jour, les Power Rangers enchaînent saison après saison. Et du côté américain, le succès ne s'est pas fait attendre: 23 saisons, 3 films, et d'autres en préparation des deux côtés.
Mais hélas! Il n'y a vraiment que les films qui tirent réellement leur épingle du jeu. La série est plus adepte des 5-10 ans, et peine à être diffusée autre part que sur TFou ou sur la chaîne Gulli. Si les premières saisons se suivent bien, la série perd de son intérêt à partir de Power Rangers: l'autre Galaxie. On reste dans un scénario simplet avec un monstre à affronter, qui se fait botter les fesses une première fois. Ensuite, il devient géant, histoire de faire appeler les Zords pour se faire détruire une seconde fois. A chaque épisode, la même histoire rébarbative qui se complaît dans des dialogues simplistes, limite soporifiques, et qui perd beaucoup de temps de production à montrer le morphing des Rangers, celui de leur mégaZord, de leur présentation sommaire sur des gestes de kung-fu, ou à dévoiler à voix haute leur prochaine attaque. Déjà une grosse perte de temps. Il faut ajouter à cela, pour ceux qui ont l'oeil, un afflux énorme de plagiat en reprenant des scènes directement extraites de la série originale asiatique. Où est la signature américaine, là-dedans? On note aussi un scénario qui lui aussi, se répète inlassablement sur certains épisodes; en effet, il y a toujours la nouvelle équipe de Rangers qui doit combattre aux côtés de celle de la précédente saison, il y a l'épisode qui se croit obligé de résumer toute la saison (3è ou 4è avant la fin, en général...) et à la fin, les Rangers gagnent toujours.
Et encore! Les scènes asiatiques restent compréhensibles tant que les Power Rangers appartiennent à Haim Saban, leur créateur asiatique. Puis, de Force Cyclone jusqu'à RPM, on a un passage où Walt Disney rachète les droits... Qu'est-ce que c'est que ces conneries? Un vrai désastre! Force Mystique: des baguettes magiques qui se changent en téléphones? Le coup de faire apparaître des matelas pour amortir la chute? Un androïde chez les Opération Overdrive? Des pouvoirs façon mutants chez tous les Rangers Disney, quand les Rangers Saban n'en possèdent pas?C'est quoi, cette blague? Disney frise le ridicule. Heureusement que le ridicule ne tue pas... Sans oublier que dans presque toutes les saisons, on a un sbire ou un méchant qui retourne d'un seul coup sa chemise pour prôner l'idéologie du Bien, parce que "l'Amour et l'Amitié triomphent toujours du Mal". Les Power Rangers se complaisent à donner aux enfants une belle utopie qui ne correspondent qu'à eux. Et ça, pour chaque saison! Ça vous amuse d'être adepte d'une série qui se répète sans arrêt? Pas moi.
En conclusion, les Power Rangers est un vrai concentré de dialogues puérils, dignes d'un somnifère, de scénarios rébarbatifs, et de concepts sans aucun véritable effort d'invention que celui du plagiat. Les Américains ne semblent pas déterminés à prendre des risques pour changer la recette du succès. Exception faite de Dean Israelite en 2017, qui nous a offert dans le film des Power Rangers des adolescents un brin rebelle qui ne se connaissent pas. Un renouveau inattendu pour raconter le début de la série, et un pari réussi, contrairement à la série américaine qui ne se contente de modifier qu'un titre et un costume de Ranger.
Tout au mieux, vous pouvez vous laisser tenter pour le début des Mighty Morphin' Power Rangers jusqu'à la fin des Rangers dans l'Espace. Après ça, pas la peine de vous forcer à suivre une histoire qui ne fera que répéter ce que la précédente vous a déjà offert. Passez votre chemin.