Il vaut mieux l'est brillant que l'ouest terne
Et il l'est, brillant, Morris, avec son cowboy légendaire, la brindille à la bouche, personnage haut en couleurs, l'esprit, l'œil et la gâchette vifs ! Son adresse n'a rien de postal, elle peut tenir en une seule balle et rendre ses adversaires timbrés. Son canasson, son destrier, bref, sa monture, étendard de la droiture, n'est pas en reste, quand il hennit les répliques qui trottent dans sa tête, aussi hippiques qu'épiques, philosophiques ou sarcastiques. Jolly Jumper n'a pas de fièvre de lui-même mais celle du samedi soir ; son meilleur pas ? le fox trot, évidemment ! Quant à Rantanplan, avec son air de chien têtu, il n'a le rôle ni le plus gratifiant ni le plus niche mais il n'en demeure pas moins attachant, surtout lorsqu'il n'est pas attaché. Et il y en a d'autres qui aiment la liberté, j'ai nommé les Dalton, espèces de poupées russes du far west, bandits colériques mais sympathiques, qui méritent bien qu'on les mette en boîte, à défaut d'une cellule dont, chaque fois, ils s'échappent.
Cette réédition dégainée avec humour dans les années 2000 fait mouche à chaque épisode tiré. Elle incite à s'installer confortablement dans son saloon, avec sa chérie ou son shérif. A moins, bien sûr, d'être un poor lonesome cowboy...