C'est souvent pendant les vacances que l'on fait les plus belles découvertes. Le champ touché peut-être très large : il peut aller des sentiments à la culture, de nos habitudes à nos préférences. En bref, ce sont les vacances qui font que l'on change réellement, petit à petit et irrémédiablement. Enfin, c'est comme ça que cela marche pour moi. Et voyez-vous, j'ai découvert, pendant ces vacances d'octobre, une toute nouvelle série que je n'avais guère le désir de voir : "How I Met Your Mother". Au départ, je n'étais pas très chaud. J'en avais vu quelques épisodes pendants les vacances d'été, mais cela ne m'avait pas paru imperrisable : c'était drôle, mais c'était un peu tout. Sauf que non. Je pensais cela parce, d'une part, je ne connaissais pas du tout les personnages, mais également parce que je n'étais clairement pas dans les conditions nécessaires au surkiff total que la série vient tout juste de me procurer. Pour tout vous dire, je viens de m'enchaîner une saison en cinq jours, et je suis en ce moment même en train de terminer la seconde saison. Premièrement, je dois vous concéder que je n'ai jamais aimé les sitcoms : des séries avec des rires pré-enregistrés, je n'y voyais guère d'intérêt. Mais le temps passe, et il faut remettre en cause ses certitudes et ses ressentis pour pouvoir avancer. Et c'est donc avec cet état d'esprit que je me suis lancé dans l'aventure. Et bon dieu, je pense n'en jamais ressortir indemne. Contrairement à ce que beaucoup pensent, et en accord avec ce qu'encore plus de spectateurs annoncent fièrement, "How I Met Your Mother" est un cehf-d'oeuvre d'humour et d'imagination, le master piece de la comédie américaine et déjantée. Il faudra, pour pouvoir pleinement l'apprécier, prendre énormément de recul sur le résultat final : c'est évidemment à prendre au second degrès, tant l'humour se rapproche du grand n'importe quoi. Et c'est ce décalage qui offre justement sa force à la série, cette force qu'elle semble ne plus vouloir lâcher : elle se rend par là même unique, et se démarque du reste de la concurrence. C'est, à n'en plus s'y tromper, du jamais vu, et c'est ainsi que l'on prend son pied : d'une manière jamais vue, pour ne point dire "jamais vécue". L'écriture est donc incroyablement bonne, et d'une impensable variété. Les gags s'enchaînent au rythme des tirs de la mitrailleuse de Rambo, et les rires pleuvent, et pleuvent, et pleuvent plus vite, et pleuvent plus fort que les larmes de Dieu s'écoulant sur les portes de l'enfer. Ouah, quand même. Sacrée métaphore. A la hauteur de la série? Je l'espère. Comprenez que pas un seul gag n'est en dessous des autres; ils s'enchaînent à une vitesse diabolique, pour nous faire connaître une hilarité presque divine, à la limite de la crise de rire. Je pousse un peu, mais j'aime les hyperboles, alors bon... Et il faut bien dire que l'écriture elle-même semble couverte par le talent de ces jeunes acteurs qui, unis dans une comédie familiale, semblent former une vraie famille, partageant une complicité qui démontre, à n'en pas douter, qu'une alchimie fatale s'installe au fil des épisodes, pour ne pas dire qu'elle s'instaure au fur et à mesure que les secondes passent et que le temps défile, immuable et désespérant, tant l'on est déçu de perdre ces quelques minutes de surprise passées à regarder le show. Mais ce sont les règles du jeu, après tout, et la surprise ne peut-être indéfinie. Des cinq acteurs, rares sont ceux qui parviennent à couvrir les autres : leur talent est presque identique, d'un niveau hors-norme et sincère. L'on sera presque tous d'accord, je pense, pour oser prétendre que L'ACTEUR de la série est Neil Patrick Harris, le légendaire Barney, littéralement possédé par un personnage qui lui colle parfaitement à la peau. Il semble être écrit pour son physique, et cette personnalité qu'il nous dépeint paraît être la sienne. Du grand jeu d'acteur, il n'y a pas à dire. On retiendra également l'apparition de Jon Bernthal, littéralement hilarante. Je vous laisse faire vos recherches. La réalisation est quand à elle géniale, avec un montage extraordinaire, un rythme de cadrages incroyables, et des idées de mise en abîme tout simplement impensables. C'est original, bien tourné et malin. Que demander de plus, si c'est rien? Ensuite, l'on retiendra la prouesse de parvenir à complètement changer les émotions données par la série en milieu de saison
( l'apparition de moments touchants et "mignons" à l'arrivée de Victoria, véritable accomplissement pour notre héros )
Je sais bien que je pourrai vous paraître un poil perché à la lecture de ces modestes lignes ( pour ne pas dire complètement "fan-boyisé" ), mais c'est exactement ce que j'ai ressenti devant pareil spectacle : c'est incroyable, et en tant que tel, je ne peux pas en parler de bien des manières différentes. Non, "How I Met Your Mother" mérite les mots les plus clinquants, les phrases les plus tape-à-l'oeil, les jeux de mots les plus perchés. Et même si je n'ai pas encore pu tous les trouver comme je le devrais, je m'engage à le faire pour les saisons qui vont suivre. Le résultat sera, à n'en pas douter, incroyable. Il sera digne de Barney. Il sera LE-GEN-DAIRE.