Torû est en première au lycée. L’année précédente, sa mère est décédée, renversée par une voiture. Elle devait vivre chez son grand-père paternel mais celui-ci a dû entreprendre des travaux dans sa maison et n’a pas été en mesure de l’accueillir longtemps. Ne voulant pas lui causer de soucis, Torû lui assure qu’une de ses amies va la loger, alors que ni l’une ni l’autre ne sont en mesure de le faire. Qu’à cela ne tienne, Torû sort sa tente et s’installe dans une forêt proche de la ville. Elle ignore qu’elle est sur la propriété des Sôma, famille riche dont l’un des élèves de sa classe, coqueluche de toutes les filles du lycée, est justement membre. Après une nuit de tempête, la tente de Torû est ensevelie et elle se voit obligée d’accepter l’offre de Yuki Sôma de rester chez Shiguré, autre membre de la famille chez qui il vit. Torû va rapidement découvrir que certains membres de cette famille sont « maudits » : lorsqu’ils sont trop faibles ou qu’ils se retrouvent dans les bras d’une personne du sexe opposé, ils se transforment en un animal du zodiaque chinois...
Le manga étant constitué de petits épisodes qui permettent de suivre la trame plus longue de la série, il est particulièrement bien adaptable en anime, et je dois dire que je le trouve très réussi. L’humour déjà bien présent dans le manga est particulièrement bien rendu, j’éclate très facilement de rire devant les épisodes. Les personnages sont conformes aux originaux et les images sont souvent plus jolies que dans le manga (surtout dans les premiers tomes qui n’étaient pas terribles du tout de ce point de vue !). La musique n’est pas mal non plus, alternant entre des airs très légers et « familiaux » et des passages oppressants, en lien avec le côté dramatique de l’histoire.
Car il s’agit bien d’une malédiction que vivent les Sôma. Outre les inconvénients évidents qui viennent à l’esprit, on se rend rapidement compte que ces jeunes gens (le plus âgé a 27 ou 28 ans je crois) ont été marqués psychologiquement et souvent aussi physiquement par les conséquences qu’a cette malédiction au sein de leur propre famille. Les « Douze » (qui sont en fait 13, vous verrez) sont des personnages touchants et auxquels il est très difficile de ne pas s’attacher, ou au minimum qu’on peut comprendre et pour qui on peut éprouver de la compassion. Sous couvert de cette malédiction, le manga aborde des questions qui peuvent toucher n’importe qui : le deuil, le passage à l’âge adulte et tout ce que ça induit (notamment d’être en paix avec son passé et son entourage), la différence (physique, ou concernant l’orientation sexuelle, le choix des vêtements ou n’importe quoi d’autre), l’échec, l’amour... L’anime est court (26 épisodes) mais réussit à aborder ces sujets sous des angles très différents et en mettant en scène des personnages tout aussi diversifiés. Malgré des passages affreusement tristes, il y a aussi beaucoup d'humour, et des moments très... bizarres. Disons que certains personnages rajoutés pour l'anime sont un peu spéciaux (la maman de Ritsu...) et vous n'accrocherez pas forcément à ceux-là, mais ils ne sont pas "majoritaires".
Nul doute que vous aurez votre chouchou, ce personnage qui vous broiera le cœur tant sa situation vous paraîtra injuste,et croyez-moi vous avez l’embarras du choix. À la maison, on a un faible pour le trio Hatori-Shiguré-Ayamé. Leurs relations comme leur personnaltié et leur passé en font des personnages complémentaires et attachants, hilarants pour deux d’entre eux, plus réservé et calme pour l’autre. Au final, le personnage que j’aime le moins, c’est l’héroïne. Certes, elle est très gentille et sans elle l’histoire n’aurait pas lieu d’être, et elle fait tant pour eux tous qu’on ne peut la détester, mais ce qu’elle est énervante parfois ! Il y a longtemps eu un débat parmi les fans sur Yuki et Kyô. Lequel est le plus mignon, avec lequel Torû devrait finir, tout ça tout ça. Difficile de se faire une opinion avec les seuls épisodes de la série, mais il est vrai que Natsuki Takaya a créé deux héros antagonistes et pourtant proches qui sont propres à déchaîner les passions ! Cela dit, mon chéri adore cette série, et les histoires d’amour qui s’y glissent ne l’ont jamais particulièrement intéressé. De toute façon, ce n’est pas le cœur de cette histoire.
L’énorme défaut de cette série c’est en fait qu’elle couvre approximativement les 6 premiers tomes. Sur 23, c’est léger. Il est donc affreusement frustrant de se lancer dans l’anime, de l’adorer, et de se retrouver avec une fin qui n’en est pas une. Je n’ai jamais trouvé pourquoi il a été arrêté, mais quand j’étais ado ça m’a poussée à commencer les mangas. Après des premiers tomes difficiles (notamment à cause de Torû et des dessins, qui se sont heureusement améliorés par la suite, le perso comme les images), j’étais complètement accrochée et je trépignais d’impatience d’avoir la suite.
Je ne peux pas faire autrement que vous conseiller ce bel anime qui permet de se plonger une première fois dans cette histoire magnifique, pleine de questionnements sur la vie, d’amour et d’amitié, qui m’a fait rire aux larmes et pleurer à torrents à chaque lecture et relecture. Tous les épisodes ne se valent pas mais certains sont si géniaux que je ne vois pas comment passer à côté. Vous verrez, après vous voudrez la suite et vous plongerez avec délice dans les mangas.