On ne va pas se mentir, cette série c’est d’un point de vue général plutôt pas mal. La grande force de cette nouvelle création originale Canal+ c’est qu’elle est incroyablement réaliste alors qu’elle propose une histoire à la base fantastique, avec des morts qui reviennent. Sauf que là on ne nous met pas vraiment en scène des zombies tout moches et peu crédibles (ce dont j’ai horreur, au passage), mais des personnages complètement innocents et qui ne comprennent pas plus que les autres ce qui leur arrive. D’ailleurs j’ai personnellement eu un petit coup de cœur pour bon nombre d’acteurs, souvent inconnus, revenants ou non, et qui transpirent de justesse et de réalisme. Mention spéciale à Swann Nambotin, Céline Sallette, Ana Girardot ou encore Guillaume Gouix. En fait je pourrais presque citer tous les acteurs principaux (au final presque une vingtaine) tellement ils sont convaincants et attachants. Ainsi cette série devient rapidement addictive : à la fin du premier épisode on a déjà l’impression d’être dedans depuis plusieurs heures, et de déjà connaître les principaux personnages. D’ailleurs les relations sociales entre les différents protagonistes sont assez magistralement mises en scène. Et Dieu sait si ça n’a pas du être facile de monter toutes ses histoires plus ou moins parallèles et plus ou moins en relations les unes aux autres. Ca semble vraiment se tenir, et la série nous permet même à différents moments de nous diriger vers certaines pistes tantôt bonnes, tantôt fausses, pour mieux nous tromper. Après avoir fait l’éloge de ce qui visiblement est l’une des plus belles réussites de la chaîne cryptée, je vais en venir à son principal défaut qui arrive lors du dernier épisode. Les sept premiers sont sensiblement du même niveau, tous plutôt bons, avec une histoire qui avance pas mal. Du coup on attend le dernier de pied ferme, car il est sensé levé le voile sur nos doutes, et ouvrir vers une nouvelle perspective. Mais la série nous a tellement emmené loin que c’est comme si elle avait du mal à se finir, du moins pour cette première saison. En fait ça aurait presque pu tourner en Plus Belle La Vie, avec des histoires qui se finissent et d’autres qui commencent, et comme ça ça dure à l’infini. Enfin les Revenants sont bien plus subtils que ça et évidemment ne tombent pas dans ce piège, mais en voulant finir et nous laisser sur une note qui nous donne envie de continuer, le créateur Fabrice Gobert nous a finalement un peu planté, et pas qu’à moitié. On finit sur le cul en se disant que merde, va falloir attendre une saison 2 pour percer un peu plus le mystère de cette obscure ville de Haute-Savoie. Cela dit ça nous donne envie de continuer, ça c’est sûr. Mais là on reste vraiment sur une impression de saison qui à force de tourner en rond et de traiter au mieux son sujet, ne semble pas vraiment trouver le moyen de finir. Cela dit, c’est le seul bémol que je trouve à redire pour ces Revenants. Pour en revenir aux qualités, je ne peux pas oublier cette formidable bande-son, qui rien que dans le générique, est totalement hypnotisante et captivante, et qui permet sinon une véritable ambiance oppressante, sans tomber dans l’horreur ou le survival. Vraiment sympa. Puis la série permet aussi de s’interroger sur la vie et la mort, ainsi que les relations humaines, des actes et de leurs conséquences, etc. C’est une série qui pose sans doute plus de questions qu’elle ne donne de réponse, mais qui a au moins le mérite de parler de quelque chose en profondeur, et de ne pas faire que survoler certaines idées. Je vais donc patiemment attendre la suite pour essayer d’élucider ce mystère des Revenants. Bref, malgré sa fin qui nous laisse un peu pantois dans le mauvais sens du terme, cette série est en tout cas une bien belle surprise que je n’attendais vraiment pas, et qui apporte un nécessaire coup de neuf au genre du fantastique ces derniers temps en perdition et traité avec plus ou moins d’intérêt et de pertinence. Vraiment à voir.