Le miracle a eu lieu, hier soir, sur la quatre. Et je ne parle pas uniquement du retour à la vie de Camille, Simon, et des autres. Non. Je parle du choc, de l'effarement qui m'a envahis à la fin du premier, puis du second épisode. Je parle des vibrations, des sentiments que j'ai ressenti, des sourires que j'ai esquissé, de mes lèvres que j'ai mordillé. J'étais absorbé par ce qui passait sous mes yeux, car hier avait lieu le lancement des Revenants.
Cette série, cette oeuvre, je l'ai attendu, je l'ai désiré avant même le tournage. Les annonces casting, les premières affiches, les bandes-annonces, les critiques dithyrambiques se sont ensuite chargées d'amplifier encore et encore mes attentes, déjà immenses. Et lorsque j'ai su que Emmanuel Carrère - dont j'ai dévoré le roman L'Adversaire (sur l'affaire Romand) - et Céline Schiamma - dont j'ai adoré les deux premiers films - en étaient les co-scénaristes, j'ai voulu me donner moi-même la mort, afin de revenir le soir de la diffusion.
En bref, j'attendais cette série plus que tout, et je ne pouvais être que déçu.
Mais elle s'est révélée être encore meilleure que ce à quoi je m'attendais.
Elle a réussi à me captiver dès son introduction, pour ne plus me relâcher. Les personnages ont su m'intéresser dès leurs premières apparitions autant grâce à leurs fantastiques interprètes qu'aux auteurs qui les ont imaginés. Ils sont si réels. L'ambiance m'a immédiatement charmé ; le cadre est à la fois familier et inquiétant, la réalisation est soignée, la musique de Mogwai est envoutante. J''ai entendu parler de Lynch, de Twin Peaks, de Six Feet Under, des 4400, de Lost, de Morse. Certes, la série transpire de toutes ces références, mais elle est unique, et est finalement elle-même appelée à devenir une référence.
Elle prend son temps, mais elle peut se le permettre, car en toutes circonstances, elle fascine. Le temps passe (trop) vite, et des réponses sont rapidement données ... pour apporter encore plus de questions. Le mystère est complet, bien dosé. L'addiction est en marche.
Je suis prêt à m'enflammer, à chialer pour eux, ces Revenants.
Merci Canal (qui m'avait déjà offert le bijoux Pigalle).