Voilà, c'est fini. Après neuf longues et souvent belles années, « Un village français » tire sa révérence. Il est peu dire que j'ai apprécié cette série, sans doute l'une des plus belles réussites de la télévision française. Je ne voudrais donc pas être injuste en me focalisant trop longtemps sur l'ultime chapitre, mais je suis obligé de l'évoquer : quelle tristesse de voir une telle œuvre terminer de la sorte : récit, personnages, enjeux, suspense... À quelques exceptions, on ne retrouve plus grand-chose de l'œuvre qui nous avait tant fait vibrer dans ses plus grands moments. Une conclusion amère, donc, mais ne devant pas nous rendre amnésique. Doté d'un grand sens du romanesque tout en gardant constamment une grande rigueur historique (sauf à la fin, désolé, j'insiste), l'élégance de la reconstitution, la force des situations, la grande qualité des protagonistes, principaux comme secondaires, formant un ensemble souvent captivant, un véritable univers de fiction dans lequel on est (presque) toujours ravi de se replonger. Évidemment, certaines saisons sont supérieures, mais dans l'ensemble, cela se ressent assez peu tant la série sait souvent jeter le trouble, offrir des situations complexes, saisir un moment, un regard, évitant tout manichéisme, aussi bien du côté résistant que collabo... Non, vraiment, hormis une poignée de sous-intrigues ou de passages plus faibles, une bien belle épopée offerte par France Télévisions, à qui il aurait simplement fallu offrir une sortie digne de ce nom... Beau, marquant, émouvant... et un peu frustrant.