Alors que le décor fût planté lors des épisodes de la première saison, le retour de Six Feet Under, en 2002, marque l’adoption d’une vitesse de croisière privilégiant une approche très précise des rapports humains, des rapports de l’homme avec la mort, l’amour ou la fatalité. Moins vitaminée que la première saison, plus métaphysique, plus profonde, sans doute, cette seconde volée d’épisode pousse les personnages à une introspection souvent douloureuse mais toujours parfaitement juste. C’est ronflant d’authenticité, c’est touchant. On n’en demandait pas moins à Alan Ball, scénariste en chef de ce petit bijou télévisuel troublant.
Oui, quoiqu’on puisse en dire, Six Feet Under ne peut laisser indifférent. L’éternel rapport que nous entretenons avec la mort, la peur de mourir, nous touche à chaque épisode, ou les personnages y sont parfois confrontés en tant que spectateurs, travailleurs funéraires, ou plus personnellement. Cet aspect-là est parfaitement maîtrisé, troublant donc intimiste. J’emettrais toutefois quelques réserves quant aux rapports amoureux entres les protagonistes. Ces rapports prennent, durant cette seconde saison, plus de place que précédemment, et n’offre pas d’aussi puissantes émotions que lorsque les Fisher côtoient la mort. Croque-mort un jour, croque-mort toujours. Oui, certes, mais il s’agit aussi d’individus amoureux, craintifs, jaloux, heureux ou malheureux.
On soulignera aussi que l’humour noir qui caractérisait la première saison est moins présent ici, le ton étant résolument plus grave. Cela n’empêche en rien cette cuvée 2002 d’être prestigieuse. Une série qu’il s’agit de voir ou d’avoir vu au moins une fois dans sa vie. 16/20