Après les déboires de la mitigée Off Prime, Simon Astier dévoile en 2008 Hero Corp, qui s'impose déjà, à la fin de sa deuxième saison, comme une grande série. En effet, le demi-frère du Roi Arthur (à qui il se permet de voler quelques fans) interprète John, un jeune homme qui se rend dans un village de la Lozère pour les funérailles de sa tante. En réalité, il s'agit d'une machination car, selon certaines visions, il est l'élu capable de mener d'anciens super héros vieillissant et aux pouvoirs pourrissant à la victoire contre les forces de The Lord.
Autour de cette idée géniale, Astier construit un véritable univers peuplé de héros incroyablement mauvais et délirants (Captain Shampoing, capable de projeter du shampoing avec les mains, Mental, capable de vous obliger à faire tout ce qu'il veut mais seulement si vous le décidez, etc.), de loups garous et autres vampires monstrueusement drôles. De plus, on peut dénicher dans le scénario, au delà de la simple comédie, une réflexion sur le couple, l'héroïsme, la trahison et la foi (si, si). Et même si les acteurs ne sont pas tous exemplaires (pas de balance ici), la réalisation (superbe pour une première oeuvre), la construction dramatique (des cliffhanger et des révélations surprenants pour une série française, à l'image de Lost), les guest stars de choix (le clan Astier, Bénureau, Lambert, Courtemanche...) et les divers hommages (Heroes, les comics, les films de séries B, la culture francophone assumée et sublimée, et même Kaamelott) parviennent vite à faire oublier ce léger détail.
Extrait d'un dossier sur les séries télévisées françaises publié sur http://lesespritscritiques.blogspot.com .