Les motards de Kurt Sutter, dans la douleur, la violence, la trahison, poursuivent leurs bouts de chemins les armes à la main, aux travers d’une impeccable sixième saison, une saison qui souffre toutefois d’un curieux défaut. Oui, les treize épisodes présentés ici sont trop longs, à savoir que chacun d’eux dure plus d’une heure. Sur le papier, certes, c’est apetissant, mais concrètement, les scénaristes peinent parfois à rythmer leurs écrits, rabachant plus que de raisons les inquiétudes des uns et des autres, s’embrouillant parfois les pinceaux dans des considérations un brin complaisantes. En gros, le visionnage de cette sixième saison est un long parcours du combattant, un tour de montagne russe agréable, impressionnant, mais trop long. Cela n’est cependant que peu préjudiciable sachant que les retournements sont somme toute nombreux et que le jeu en vaut la chandelle.
Narrativement, nous en restions au postulat laissé grand ouvert au final de la cinquième saison, soit les velléités du club de sortir du trafic d’armes, Clay maintenant hors course. Mais on ne sort pas d’un si dangereux et lucratif business sans y laisser des plumes, des conséquences néfastes jusque dans les nouvelles entreprises, plus légales, initiées par le MC. L’enjeu est donc, pour Jax et sa bande de cuirasses de se rapprocher de la légalité en trouvant les personnes adéquates pour le passage de témoin, et surtout, de concilier ces personnes. Tout n’est pas simple, on s’en doute. Tout est même parfois un brin poussif, mais cela servant à la qualité rythmique de la série de Sutter, on passera sur les facilités narratives. Mais surtout, cette saison marque le véritable clash entre la régulière, Tara, et le Club, Gemma la matrone notamment. De cela découlera un final plutôt glaçant qui en aura fait réagir plus d’un.
Ce final sanglant, justement, ouvre les portes à une septième saison, dernière saison du show donc, pleine de points d’interrogations. Kurt Sutter, comme à chaque fois, parvient habilement à clôturer sa saison de manière à encourage une vive envie d’en découvrir les suites. On pressent facilement que tout finira dans la douleur et c’est sans doute cela qui nous motive. Dans l’attente, disons simplement que les Sons of Anarchy, bien qu’en deçà des plus grands shows télévisés du nouvel âge d’or de la télévision, font un parcours jusqu’alors parfaitement honorable. 16/20