Plus sombre, incontestablement, que les précédentes, cette cinquième saison des Sons of Anarchy ne peut laisser indifférent. Mais attention, plus sombre ne veut pas dire qu’un bouleversement a été opéré par Kurt Sutter, ni même que la saison soit meilleure que les précédentes. En vérité, la série poursuit son petit bonhomme de chemin sans réelle révolution, tout découlant d’une certaine logique narrative, parfois astucieuse, parfois poussive. On appréciera certaines choses pour s’agacer, heureusement pas souvent, de détours faciles, ou face à des personnages qui, à l’usure, pourront être irritants. Quoiqu’on puisse en dire, la série de Kurt Sutter parvient, depuis cinq ans, à ne pas ramollir, à ne pas décevoir, à ne pas décéléré. Chaque tournant amène réellement quelque chose au fil narratif. Chaque personnage amène sa pierre à l’édifice.
Fun, torturée, la série trouve ici matière à s’étendre vers des terrains toujours plus obscurs, du fait des responsabilités ingérables de Jax, assis maintenant sur le siège du président. Meurtre, trahison, vengeance, aléas du business, acharnement policier, complots, tout y passe, sans compter sur les disparitions pour le moins brutales de quelques protagonistes principaux. Pleine de surprise, cette saison remplit parfaitement son contrat, prolongement logique des saisons passées et belle amorce des deux dernières. Les arrivées des quelques nouveaux personnages, là encore un point positif, ne passe pas inaperçues, tant mieux.
Impatient, donc, de découvrir les suites à ces treize épisodes plus ou moins éprouvants. Seul bémol, du moins à mon sens, certains personnages commencent à irriter, notamment du fait d’une caractérisation facile. Je pense ici, sans faire étalage d’un quelconque sexisme, à Gemma et Tara, les deux femmes fortes du show qui à force de pérégrinations, deviennent parfois difficilement supportables. Douloureux, surtout lorsque nous sommes forcés de quitter une séquence musclée pour nous retrouver à devoir supporter les épanchements d’une mère et d’une grand-mère, toutes deux retorses, on l’avoue. Mais enfin, tout ça ne fait finalement que peu d’ombre au tableau et la série tient fermement son cap. 15/20