"There is a fifth dimension, beyond that which is known to man. It is a dimension as vast as space and as timeless as infinity. It is the middle ground between light and shadow, between science and superstition, and it lies between the pit of man's fears and the summit of his knowledge. This is the dimension of imagination. It is an area which we call the Twilight Zone."
Voilà comment chaque épisode (si on excepte les trois derniers !!!) de cette saison 1 débute, par ce texte dit par le talentueux, l'imaginatif, le photogénique et le très charismatique créateur de cette série, "The Twilight Zone", Rod Serling.
Mais qu'est-ce que "The Twilight Zone" ??? Une réflexion métaphysique sur l'être humain, l'absurdité de la vie, sur les maux de la société, de l'époque, mais comme chaque époque se ressemble, l'universalité et l'intemporalité sont toujours de mise. Ce sont des castings mémorables, avec les acteurs les plus talentueux, le plus souvent déjà célèbres ou soit appelés à le devenir, quelquefois ni l'un ni l'autre particulièrement mais toujours talentueux. Une BO mémorable à souhait. Des histoires qui nous intriguent, qui nous emportent, qui parfois nous angoissent vraiment quitte même à être franchement anxiogènes, et tout cela sans presque le plus petit effet spécial. Le charme du cachet rétro le plus sobre et élégant qui soit et qui donc ne vieillit absolument pas, celui de la fin des années 50-début 60. La série télévisée élevée au rang d'oeuvre d'art. C'est ça "The Twilight Zone".
Que dire de cette première saison ??? 36 épisodes, tous ne sont pas parfaits évidemment. "The Big Tall Wish" est franchement mièvre, "Walking Distance" tourne franchement trop en rond pour être efficace (belle interprétation de Gig Young tout de même !!!). Maintenant que c'est fait pour les défauts, dans cette saison on voit bien que c'est Rod Serling le futur scénariste de "La Planète des singes", on sourit de voir "Boulevard du crépuscule" in "The Twilight Zone" avec Ida Lupino en sorte de Norma Desmond dans l'épisode "The Sixteen-Milliter Shrine". Mais bon, je ne vais pas parler de tous les épisodes un par un ce serait beaucoup trop long. Disons que les meilleurs d'entre-eux sont franchement d'une valeur inestimable. 36 divisé par 6 étant égal à 6, je vais juste faire une brève critique des six épisodes qui sont pour moi les meilleurs. Je vais tricher un court instant en écrivant que je regrette de ne pas y inclure l'excellent "Mirror Image" où une excellente Vera Miles est face à son double.
Numéro 6 : "A World of His Own", dernier épisode de la saison où un auteur peut faire vivre et vivre avec ses créations et les faire disparaître selon son bon vouloir. Un très bel hommage au pouvoir de l'imagination avec, moment culte, l'apparition de Rod Serling himself en véritable personnage de l'histoire.
Numéro 5 : "The Chaser", j'avoue avoir un point faible pour les épisodes à tonalité légère. Là on est dans le registre de la comédie romantique mais à la manière The Twilight Zone donc avec une bonne dose d'humour noir et de pessimisme. Très jouissif à regarder.
Numéro 4 : "A Stop at Willoughby", on entrevoit la conclusion de cette épisode mais on ne fait qu'entrevoir car celle-ci se révélera beaucoup plus troublante et donc mémorable qu'on ne le pensait. L'histoire, celle d'un homme qui a la réussite matérielle mais qui n'a pas celle spirituelle, et la preuve que le burn-out au travail ne date pas d'hier. L'interprétation de James Daly est particulièrement puissante.
Numéro 3 : "Escape Clause", un hypocondriaque égoïste et suffisant (géniale interprétation de David Wayne au meilleur de sa forme !!!) veut l'immortalité, pas de problème le Diable lui la donne. Cette adaptation très libre et hilarante du mythe de Faust est particulièrement intelligente du fait que le Diable ici n'est nullement un escroc qui tente de jouer des tours à son "client" car il sait pertinemment que la connerie humaine fera très bien le "boulot" tout seul.
Numéro 2 : "The Hitch-Hiker", angoissant, anxiogène, troublant, étrange à souhait. L'interprétation d'Inger Stevens est magistrale.
Numéro 1 : "The Monsters Are Due on Maple Street", Douglas Sirk l'avait déjà fait, David Lynch et Sam Mendes le feront mais personne n'a montré d'une manière aussi frontale et violente qu'ici la médiocrité et l'abjection de l'être humain sous les dehors proprets d'une "paisible" banlieue américaine moyenne. Percutant, révoltant et inoubliable.