Aubrey Plaza m'a indirectement fait découvrir cette série : le rôle de blasée qu'elle tenait dans Scott Pilgrim était vraiment sympa, et j'ai beaucoup aimé sa contribution à une fausse bande-annonce pour Daria le film... Forcément, quand j'ai appris qu'elle jouait le même type de personnage dans une série comique, je ne me suis pas posé de questions, j'ai foncé ! Alors, Parks and Recreation se présente sous la forme d'un faux-documentaire suivant le quotidien des employés de la mairie de Pawnee, une petite ville perdue de l'Indiana. Bien que cela soit un détail, le choix de ce format m'a toujours semblé étrange. Les créateurs s'en approprient les avantages (déclarations directes au spectateur, regards caméra lourds de sens) tout en faisant fi des contraintes (chose normalement impossibles à filmer, équipe technique qui n'existe pas). Intégrer les personnes qui filment dans la diégèse est un exercice difficile qui peut s'avérer payant (cf The Comeback), et je pense que Parks & Rec aurait pu réussir haut la main. Car la grande force de la série, c'est ses personnages. Le groupe d'amis ayant des personnalités différentes se retrouve dans toutes les séries, bien sûr, mais je trouve particulièrement intelligent le fait que cela ait un impact sur leur travail. Leslie Knope, une véritable pile électrique qui croit dur comme fer au bon fonctionnement du gouvernement américain, se bat pour mener à bien ses projets ses projets. Elle doit également convaincre ses collègues de lever le petit doigt, ces derniers ne faisant rien pour diverses raisons, allant du mépris pour le système (Ron, April) à la simple incompétence (Andy, Jerry). Les personnages sont donc pour la plupart des bras cassés, même si au final ils forment une équipe soudée. Évidemment, cela ne les empêchent pas de briller individuellement. Je pense que tout le monde sera d'accord pour dire que Ron est génial (Nick Offerman est d'ailleurs le seul à faire rire juste en faisant la tête) mais je trouve que son caractère est marquant grâce à la comparaison avec Leslie et April, qui sont aussi des personnages très bien écrite. Concernant les rôles plus secondaires, il est toujours agréable de le retrouver de temps en temps, à l’exception de Tom, que je trouve très antipathique et qui a beaucoup joué sur mon appréciation générale de la série. Il est superficiel, il essaye toujours de tourner la situation à son avantage, il ne réfléchit jamais aux conséquences de ses actes, etc. Et ce n'est pas la voix insupportable d'Aziz Ansari qui va m'aider à apprécier le personnage... Je sais bien qu'il est censé être une caricature (comme tout le reste du cast) mais le trait est tellement forcé que ce n'est plus drôle. Franchement, je ne vois pas comment on peut rire avec Tom, surtout quand son pote Jean-Ralphio se ramène... Au secours. Heureusement la série se rattrape bien sur l'humour, surtout dans les saisons 2 et 3 (la première étant médiocre). L'aspect politique est mis en avant tout en étant tourné en dérision, notamment lors des "Public Forums" qui sont les moments qui m'ont fait le plus rire (avec les Tammy) : ils critiquent assez durement la démocratie en montrant que peuple est complètement stupide et prend systématiquement la mauvaise décision... Les interventions de différentes organisations (association chrétienne, union des commerçants, journalistes peu professionnels...) pour contrecarrer les plans de Leslie Knope sont également bien vus. En somme, la satire est assez juste. Je regrette donc d'autant plus que l'humour m'ait semblé de plus en plus attendu au fil des saisons. Quand je voyais tel événement, je savais que tel personnage allait avoir telle réaction. Je ne dirais pas que la série est devenue petit à petit prévisible, parce qu'elle est suffisamment bien écrite pour offrir régulièrement quelques trouvailles, mais la surprise n'y était plus, pour une raison que je ne m'explique pas. Parks & Recreation est donc une série intelligente et portée par des personnages hauts en couleur. Malheureusement, la série n'a pas su conserver ce je-ne-sais-quoi qui me faisait adhérer à l'humour. La représentation légère de l'administration et de la politique américaine reste tout de même sympathique.