Bien meilleur que le deuxième épisode, la troisième partie de la saga de la Caverne de la rose d’or s’avère probablement la plus riche en action et la plus tragique des trois premières, et cela en fait sûrement le meilleur morceau de cette longue épopée !
Franchement, c’est vrai, Fantaghiro c’est kitsch à souhait, mais c’est juste magnifique ! La bande son légendaire d’Amedeo Minghi qui livre ici, avec le thème de Tarabas un des plus beaux morceaux de la musique italienne, sans oublier les autres thèmes toujours aussi magnifiquement utilisés ; les paysages d’une grande beauté avec ces châteaux tchecoslovaques parfaitement exploités ; cette photographie éthérée toujours aussi onirique et recourant à des éclairages totalement fous pour décrire le monde des ténèbres ; et cette mise en scène appliquée de Lamberto Bava. Cette course au milieu du champ de fleurs, au ralenti, sur fond de château, c’est un tableau magnifique. Alors bien sûr les effets spéciaux c’est pas ça, et le film ici y recourt assez largement, mais c’est un faste visuel, lumineux, merveilleux, qui avec des moyens finalement très simples nous transporte dans un monde féérique bien palpable que je trouve à chaque fois tellement plus merveilleux que bien des contes contemporains riches en images de synthèse impersonnel. Ici tout est réfléchi, pensé, car le manque de moyens et les lacunes techniques ont obligé à la débrouille, et le résultat est toujours enthousiasmant.
Alors c’est sûr il ne faut pas attendre des scènes d’action énormes, mais cette troisième partie de la saga est tout de même riche en la matière. Des combats, des moments héroïques, des morts aussi (les premiers de la saga si je ne m’abuse), cette partie est plus sombre et ce n’est pas pour déplaire. Ok, ça reste romantique et donc un peu fleur bleue, mais entre une première partie alerte et une seconde aux élans tragiques bien conduits, on hérite d’un divertissement très plaisant. Le film a une réelle profondeur, il y a des moments de bravoure certains, et on est ici en plein dans la définition du conte avec des sentiments et des émotions exacerbées. Néanmoins, le film ne perd pas complètement sa dimension légère, introduisant un peu d’humour.
Le casting est très très bon. La surexcitée Brigitte Nielsen voit son rôle réduit ici, et je dirai tant mieux qu’en même car elle en faisait des caisses ! En revanche Nicholas Rogers est brillant dans son rôle, un rôle complexe, et il trouve un équilibre très compliqué que je salue. Ursula Andress est elle aussi plus juste que Nielsen, ne jouant pas trop sérieux mais suffisamment pour ne pas virer à la pantalonnade ! Pour le reste Alessandra Martines est toujours très impliquée dans son rôle et elle s’affirme toujours dans ce personnage très bien écrit, toujours aussi subtil et qui échappe tellement aux clichés, à la fois du conte et du féminisme ! Rossi Stuart voit lui aussi son rôle réduit, mais il est convaincant, et si la jeune actrice qui joue Smeralda est un peu approximative, je continue de trouver que les deux gamins magiques se débrouillent bien pour leur part, eux aussi avec des rôles qui auraient vite pu être ridicules.
En conclusion, une troisième partie superbe, où le charme opère à l’évidence. Porté par un casting de très bon niveau, par un travail formel superbe et par une histoire très bien écrite, on se retrouve avec un épisode passionnant, ma note tenant compte de l’âge et du budget du film. 4.5