Clara Sheller, c'est une jeune parisienne, trentenaire, qui a les mêmes problèmes que nous toutes : trouver l'homme de sa vie et les bonnes fringues pour aller au bureau le matin. Sous ces aspects un peu légers et futiles se cachent une belle série qui pose des questions moins superficielles. Avec Clara et son entourage, on se demande s'il faut être prête à tout pour trouver le bonheur, si celui-ci ne peut vraiment prendre qu'une forme conventionnelle, s'il faut parfois sacrifier son meilleur ami à sa vie sentimentale, si on peut faire la paix avec sa famille...Autour de Clara, on trouve son colocataire et meilleur ami gay JP (Frédéric Diefenthal), qui fait toujours croire à ses parents que Clara est son amoureuse officielle pour ne pas sortir du placard. Il y a aussi Jeanne (Valérie Donzelli), l'amie fidèle, heureuse en amour avec David (Bruno Salomone dans un rôle à contre-emploi), mais ce n'est pas pour ça qu'elle n'a pas aussi ses problèmes. Enfin, la vie de Clara serait bien calme sans un patron un peu trop séduisant (Christophe Malavoy), un garçon un peu trop rangé (Philippe Lefebvre), un voisin un peu trop sexy (Thierry Neuvic)... Allant à l'encontre des idées reçues et des préjugés, cette série nous ouvre des horizons nouveaux et nous invite à élargir notre réflexion sur un tas de sujets : l'amour et l'amitié forcément, les liens "famille je vous hais", l'homosexualité, la peur de la solitude, la crise de la trentaine ... En même temps, Clara Sheller est une série fraîche, acidulée, pétillante, pleine d'un humour savamment distillé, dont les répliques nourrissent régulièrement le stock des phrases cultes. Le tout est arrosé d'une bande son pleine de peps, de nostalgie et d'originalité qui vaut la peine d'être écoutée (Archive, Syd Matters, Cocosuma, Mirwais, AS Dragon), d'un casting époustouflant et de Paris, jamais aussi bien filmée, je garderais longtemps les images des Invalides, de la Tour Eiffel qui scintille et du pont Alexandre III au lever du soleil