J’avais fait un article « combo » à la fois sur La communauté du sud et True Blood il y a plus de deux ans, mais entre-temps la saga s’est achevée (vous pouvez retrouver sur mon blog mon avis sur le dernier tome et sur le bonus qui raconte ce qui se passe "après la fin") et la série télé aussi. Cette fois, je ne parle que de la série.
Allez, je suis sympa, je refais le pitch de départ. Si vous connaissez, sautez ce paragraphe ! À Bontemps, la vie est toujours la même pour les habitants de ce petit coin paumé de Louisiane. Engoncés dans leurs préjugés et leur quotidien, ils ne suivent que de loin la plus grosse affaire du XXIème siècle : les vampires sont sortis de l’ombre grâce à un sang synthétique, le « Tru Blood », et prétendent vivre parmi les humains. Lorsque Bill, vampire transformé pendant la guerre de Sécession, revient habiter sa demeure à Bontemps, il va entraîner des changements pour nombre de ses habitants, à commencer par Sookie. Cette serveuse de 25 ans a la particularité d’être télépathe, ce qui a toujours mis le b*rdel dans sa vie. Elle va se rendre compte qu’elle ne peut entendre les pensées des vampires, ce qui est très reposant... et aussi qu’il n’y a pas que les vampires qui se cachent depuis des millénaires.
J’ai commencé par regarder la série. Je me souviens que ma voisine à l’époque m’en avait parlé en bien. Je n’avais pas grand-chose à faire et je commençais à peine à regarder des séries, alors je me suis dit pourquoi pas. On devait en être à la saison 3 à ce moment, et j’ai dévoré les trois saisons, avant de me jeter sur les livres pour compenser l’attente de la saison suivante (et de constater, très étonnée, que le créateur de la série Alan Ball était partie très loin !). Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas de préférence entre les livres et la série. Pour le coup, le support fait une grosse différence, et au final je trouve que la série n’est plus « basée sur » les romans de Charlaine Harris mais « inspirée » de ces romans, ce qui n’est pas plus mal, car cela a apporté une grande diversité, malgré des saisons inégales.
Au départ axée sur Sookie, héroïne et narratrice des romans, la série a rapidement pris un tour différent en mettant en avant des personnages secondaires. Même si Sookie reste le lien entre tous, elle n’est plus le centre de la série, et c’est tant mieux parce qu’il est vrai qu’elle peut se montrer très irritante. On a donc rapidement droit à des arcs narratifs où la blondinette n’a pas grand-chose à voir. En cela, Alan Ball et son équipe ont vraiment exploré à fond les personnages secondaires de Charlaine Harris et l’univers qu’elle a créé, en le respectant sur le fond mais en y mettant leur propre patte. L’ambiance de la série est d’ailleurs très différente de celle qui ressort des livres, en tout cas à mon avis. Cela tient à ce que la série n’a pas de narrateur, donc pas de Sookie aux commandes, on n’est pas dans ses pensées (en revanche les passages où elle entend celles des autres sont très bien rendus je trouve) ; mais aussi à l’esthétique retenue, sombre même en pleine lumière, avec une atmosphère souvent dangereuse, à l’effusion de sexe et de sang quasiment à chaque épisode (GoT est plus soft !) et à la musique qui m’a envoûtée dès les premiers épisodes.
La série est riche en rebondissements, à tel point que c’en est parfois excessif. Plus d’une fois, les scénaristes sont allés trop loin dans une idée, ou le réalisateur est allé trop loin dans l’hémoglobine ou le glauque. De ce fait, il y a des passages à vide, des moments où l’épisode se laisse regarder sans réel intérêt, mais pour toujours rebondir, et je crois pour bien finir, j’y reviendrai. Par contre j’ai toujours aimé les scènes de rêve et/ou cauchemar (notamment celles liées à la prise de V mouhahaha) et les flashbakcs, c’est sympa de voyager dans le temps de cette façon.
Outre les créatures surnaturelles, leurs modes de vie et leurs propres complots et trahisons (même si les humains y sont souvent part), True Blood se distingue aussi par les messages qu’elle tente de véhiculer, et qui reviennent souvent à l’incapacité de l’homme (surnaturel ou pas) à être tolérant et à prendre les bonnes décisions. Les personnages se retrouvent souvent dans des impasses qui les forcent à commettre des crimes pour sauver leur peau, ou à trahir une personne chère pour en sauver une autre. Et ensuite, il faut apprendre à vivre avec. Tous les persos passent par des moments très difficiles et essaient de s’en remettre – ou pas là aussi. Même si les morts sont moins nombreuses et moins choquantes que dans GoT, elles surviennent tout de même, et peuvent vous laisser chagriné ou frustré ou extatique (je vous laisse rayer la mention inutile). La série explore également beaucoup des questions familiales, sociales et de vie privée : liens fraternels, relation parent/enfant, alcoolisme, violences sexuelles, sexualité (il y en a pour tous les goûts), racisme...
Contrairement à d’autres, je supporte Sookie sans trop de mal (je n’aurais jamais lu tous les livres de la saga sinon !), mais il est certain qu’elle m’horripile parfois et qu’elle est loin d’être mon perso préféré. Néanmoins, je suis souvent les arcs narratifs qui lui sont consacrés avec intérêt parce qu’elle est une sorte de point de ralliement pour les autres et que les intrigues autour d’elle sont souvent plus développées et impactent d’autres persos. Dans les « gentils », il n’y a pas vraiment de personnages que je déteste. Le perso qui m’a saoûlée très longtemps, c’est Tara, mais ça s’améliore sur la fin. Je n’ai jamais pu supporter sa mère en revanche, à aucun moment, mais je ne la considère pas comme l’un des persos principaux. J’ai plus d’une fois eu du mal avec Jason, parce qu’il est bête et fait de grosses âneries, mais au final il a bon fond et se rattrape pas trop mal. J’aime Billou et Eric, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Enfin, Eric est quand même vachement drôle (tout le temps) et trop chou (dans la saison 4, si je me souviens bien). Alcide me plaisait au début (et me plaît tout du long si on reste sur un plan strictement physique AHEM) mais a chuté dans mon estime peu à peu. Sam ne m’a jamais trop convaincue, c’est un mec bien et tout mais au final il se révèle assez ennuyeux. Je crois que je l’ai préféré dans les livres. À l’inverse, je préfère largement Arlene dans la série télé. Mes petits favoris sont Lafayette (quelle bonne idée de l’avoir gardé et développé ainsi !), Jess (j’aime les rousses, que voulez-vous, et puis son évolution m’a plu) et Pam (comment ne pas l’aimer ??? Elle est excellente !).
Parlons un peu de la fin de la série à présent (sans spoil bien sûr). Pour ma part, je suis satisfaite. C’est bien entendu différent, très différent même, de ce qui a été fait dans les romans, et je crois que je préfère en fait. Je comprends les frustrations sur certains couples, mais si on suit la logique des caractères et des espèces, les choix de la série me paraissent cohérents. Et puis le dernier épisode a livré quelques moments très intenses !
Donc voilà, j’ai déjà un coffret comprenant les trois premières saisons de True Blood à la maison, et je ne manquerai pas d’acheter la suite quand l’occasion se présentera. Ce n’est pas une série qui peut plaire à tout le monde parce qu’elle est tout de même assez spéciale, mais mon chéri n’aimait pas au début, mais il a fini par se poser avec moi quand je regardais et à me demander des explications sur les saisons précédentes, et finalement il était bien accroché ! Je vous conseille de vous laisser tenter par la première saison et de donner une chance à cette série qui va me manquer.