Cadeau : « True blood » Saison Une. Dans mon entourage, on sait que j’apprécie le genre « vampire ». Je dois reconnaître que j’ai été très surpris de la série. Je suis passé par deux ou trois strates d’interrogation. Le premier épisode m’a laissé froid, indifférent et avec le second, je me demandais si j’allais continuer à me coltiner la série dans sa globalité. Puis, je me suis laissé prendre au jeu, par politesse, sait-on jamais, si j’avais à rendre compte, puis parce que j’avais envie de savoir pourquoi toutes ces coucheries sur lesquelles on s’attardait, avaient un sens. Les dialogues presque « tarantinesques » au prorata de la durée du film me pesaient. Et pourtant au fil des épisodes, je me surprenais à ne plus voir le temps passé et je commençais à m’attacher aux personnages. Bref, j’étais très déboussolé. Et si c’était ça la réussite de la série. Désorienter le spectateur, un peu comme à l’image de la Louisiane, cette Amérique profonde et bouseuse aux gueules républicaines ! Ici, dans la première saison, les codes du vampire sont essentiellement respectés : ils ne sortent pas le jour, un pieu en bois les tue, ils attendent qu'on les invite à entrer etc... On est loin de « Twilight », gentillet sucre d’orge et de « Vampires Diaries », nettement plus intéressant... que « Twilight » ! Je me garderai de citer « Entretien avec un vampire », « Dracula » et « Une journée en enfer » « Vampires » par exemple où l’on retrouve les codes fondamentaux. Pour en revenir, à « Twilight », et « Vampire Diaries », chacun allait de son originalité. Ce que je reproche dans cette première saison, c’est son manque de suspense. Désolé, jamais, je n’ai été pressé de visionner l’épisode suivant. Je reprocherai aussi son manque d’angoisse. A aucun moment, les vampires sont angoissants ; on ne les sent pas suffisamment prédateurs. Leurs instincts carnassiers sont maîtrisés par le postulat du scénario : vampires et humains cohabitent. M’ouais. Assassins et pacifiques aussi dans la vraie vie, et pourtant, si on décide de suivre un serial killer, le suspens sera là et l’angoisse de même. Au-delà du fameux triangle amoureux, le grand coup de chapeau revient aux scènes de sexe. J’ai toujours critiqué dans les films la pudibonderie des scènes de sexe dans les films qui se prétendent « osés ». Or, « True Blood » ne ménage pas ses efforts. C’est très culotté et j’ai apprécié cette franchise. Les dialogues ne sont pas épargnés. Ensuite, il me semble que la série jongle entre le premier et le second degré. Parfois, je me demande si c’est du lard ou du cochon. Dois-je tout simplement comprendre que cette série ne se prend pas du tout au sérieux contrairement à « Vampire Diaries » ou le lourd « Twilight » ? Ou tout simplement dois-je comprendre que cette série, et la Saison Une plus particulièrement, se veut complètement différente, c’est ce qui fait Son originalité ? Enfin, à lire entre les lignes, la série est une métaphore sur notre société et plus spécialement celle de la Louisiane, cette fameuse Amérique profonde. Le mariage gay, le mariage mixte, le droit à la différence sont surlignés et peuvent se transférer dans l’univers vampires. Entre parenthèse, à écouter certains propos de nos politiques Français sur le mariage gay, ils n’ont rien à envier aux bouseux de l’Amérique profonde ! J’avoue avoir acheté la seconde saison en espérant qu’il y aura plus de suspens, plus d’angoisse et que les scènes de sexes seront toujours aussi « scabreusement » audacieuses. A voir en VO pour les interprétations nuancées de certains acteurs et pour leurs accents... Oui, cette première saison est audacieuse et prometteuse. Elle sort des sentiers habituels... Normal, en Louisiane, il y a le Bayou...