Comme à l’image de la version papier , voilà un ovni dans le large domaine des animes japonais , ovni du nom de Gantz ; en effet cette œuvre originale de Hiroya Oku est en tout point unique dans l’univers du seinen . Certains la compare à Matrix ou encore à Cube , et j’ajouterai que il y a également un zeste de Blame! dans l’aspect mystérieux et atypique de Gantz ; néanmoins une simple lecture du synopsis de cette fabuleuse série se révèle être bien obsolète face à la complexité et la profondeur de Gantz , car si le manga comme l’anime se présente comme étant sans concession (du gore , beaucoup de gore , et enfin du fan service osé ; bref à ne pas mettre entre toutes les mains) , il n’en reste pas moins que beaucoup s’accorderons à dire que Oku livre à travers son titre phare une critique acerbe de la société ; en ce sens il se trouve entre autre que celui-ci nous dépeint l’être humain comme étant avant tout intéressé par sa propre survie , allant jusqu’à l’apathie face à la mort d’autrui , voire à tuer pour lui-même … En fait le ton est donné avec le personnage principal de Kei Kuruno , qui s’éloigne complètement de l’image commune que chacun aurait du héros ordinaire de manga ; en effet Kei se révèle être au début de l’anime profondément égoïste et obsédé de surcroît … Un héros atypique pour une série atypique donc , et le reste des protagonistes ne va pas changer la donne , au contraire … Si Masaru Katô est le plus humain de tous , que Kishimoto en dehors de son physique de bimbo est gentille et timide , les autres eux sont tous en général des exemples variés de cette humanité ‘’inhumaine’’ que cherche à montrer l’auteur … Au-delà de l’exemple de l’apathie avec la mort de Kei et Masaru , la folie des personnages va s’exprimer au cours des missions confiées par Gantz , une étrange boule noire les ayant rassemblé après leur mort dans un étrange appartement … Si la surprise de tous n’est nullement feinte (si ce n’est pour Nishi) , la plupart vont s’abaisser par la suite avec une excitation macabre à accomplir l’ordre de massacre que Gantz leur aura donné avant leur téléportation … Évidemment tout ceci peut paraître flou à la lecture , et le mystère de Gantz , impliquant une foule de questions que vont se poser les joueurs comme les téléspectateurs , ne va jamais cesser d’intriguer au point de se révéler prenant . Cet anime apparaît donc comme étant à la fois pessimiste , intimiste et horrifique , mais possède cette incroyable force d’attraction qui nous pousse à vouloir connaitre la suite des aventures de Kei et de ses amis … Par ailleurs Gantz est aussi un anime d’action , de science-fiction (voire fantastique) et de romance (terme à prendre avec des pincettes) ; à vrai dire le tragique pointe bien souvent le bout de son nez avec la mort de certains personnages … Concernant la forme de l’anime cette fois-ci peut reprocher une animation parfois limite , avec des scènes trainant en longueur et perdant du coup en dynamique , mais le traitement des visages reste honorable ; de plus l’une des particularités de Gantz est d’associer au dessin (les personnages surtout) de l’image de synthèse avec les décors principalement . Cette animation reste suffisamment correcte pour ne pas rebuter mais a tout de même mal vieillie (2004) . On peut enfin ajouter quelques précisions comme le fait que l’anime de divise en 2 ‘’stages’’ de 13 épisodes chacun , et que seul le premier suit à peu près la trame du manga ; ainsi la seconde partie elle va finalement s’éloigner des évènements de la version papier (à partir de l’épisode 22) pour aboutir à une fin lui étant propre , fin qui en décevra probablement plus d’un car au final profondément obscure et avare en explications … En conclusion même si Gantz n’est pas tous public (et il faut savoir en plus l’apprécier …) , il n’en reste pas moins que cet anime est unique en son genre et que l’on va se surprendre à en redemander , épisode après épisode … On a donc là une série qui atteint des sommet en terme d’originalité mais qu’il ne faut pas bouder pour autant , car se serait manquer quelque chose de formidable ! (PS : fuyez la version française : je n’ai jamais rien entendu de pire !!)