L'apogée de la Série se situe bien ici ! Chaque instants est décisif, on atteint un stade ou la folie est maintenant devenue permanente et cette dernière ne se prive pas pour jouer son rôle ...
Autant, le début de la précédente saison fonctionnait sur un faux rythme et alternait sa cadence pour mieux saisir sur le coup autant cette cinquième partie ne joue plus avec le tempo mais embrasse définitivement sa course poursuite. On ressent l'urgence, les impasses, les décisions prises avec un impact nouveau. Avec un autre regard, cette série de bouleversement insensés ne trouve encore que plus d'humanité. On démarre sur les chapeaux de roue comme le veut l'adage avec cette " discussion " entre Jesse, Walt et Mike ou le pic humoristique contraste avec le contexte très tendue de la situation. On enchaine avec les aimants pour foutre le souk au commissariat puis vient ce braquage dantesque du train le tout avec une ribambelle d'embrouilles en tout genres qui stimule les sens. De l'adrénaline en veut-tu en voilà ! On est donc servit coté action car la suite sans trop en dire ne cesse de redistribuer les cartes mais si un point fait office de centre à tout cela se serait bien la psychologie de sa distribution.
Oui, les quatre saisons précédentes ont révélés des moments extrêmement forts, distillés ici et là. Comme indiqué plus haut dans cette critique, l'urgence fait tomber les masques ici et que dire du rendu ... On passe par tout les états avec eux, la complexité de leurs sentiments nous est déballés avec à la fois maitrise, talent et avec une compassion comme seul un Chef d'Œuvre en est capable. Le développement est pousser à son paroxysme et marque l'histoire, oui j'insiste, il marque l'histoire de la série et de l'Art avec un Grand A ! Walter White et sa Famille sont tous et toutes fascinants dans l'écriture mais encore plus dans le rendu. L'évolution du premier et sa dévotion pour son crime embarque tout sur son passage. Le professeur mal dans sa peau du début à laisser à mesure place à un être terrifiant, capable de tout. L'Anti-Héros le plus fascinant jamais crée pour moi. Ou du moins celui qui incarne le plus magnifiquement possible l'idée que je m'en fais.
Dans le désordre il nous sort :
un assassinat commandité contre les ex employés de Mike par une bande de Nazillon, il abat ce dernier dans un accès de rage qu'il regrette aussitôt, il accepte en revanche le meurtre du gosse abattu par Todd sans bronché et le valide après-coup ... Il n'a plus aucune empathie et ne tempère sa colère que lors de ses magouilles pour servir ses intérêts. Il fait la même chose avec les siens, Skyler n'a plus de force ou presque pour lutter, Jesse est à bout, tout deux n'ont que bien trop compris l'étendu de la situation. Flynn lui continue d'être manipulé et sert son père dans son chantage affectif hyper déboussolant. Il y'en a bien un qui se montre combattif et qui se refuse à la résignation, Hank. La bravoure et l'éthique avec laquelle il s'emploi entre en parallèle avec les agissements de Walt. Le duel qui est livré entre l'un et l'autre sur l'échiquier est épique et déchirant ! Sa mort frappe, ses mots à l'attention de son beau-frère n'ont que plus d'effet. Des morts il y'en a d'ailleurs beaucoup d'autres. En crève-cœur comme pour Hank donc, mais aussi pour Mike d'une certaine manière. C'elle d'Andréa est elle affreuse, la plus choquante de la série pour moi. L'Assassinat de Gale aussi, il y'a une certaine connexion.
La mort se montre horrible dans sa représentation. La vie aussi à sa part d'abomination. Tout se petit monde pètent un câble et il y'a de quoi. Cette dispute entre Walt et Skyler arbitré par Flynn en est peu être sa séquence la plus marquante. L'affrontement au couteau, le plaquage du fils, l'enlèvement d'Holly, une mère qui cours désemparé dans cette rue qu'elle remonte tout les jours ... La succession d'évènement est très rapide et se veut brutal. On retiens son souffle en préambule des larmes ! La rédemption commencera avec cet appel ...
Cette saison 5 de Breaking Bad atteint un niveau de violence inégalable. Jesse et sa torture, Skylar dans ses ultimes retranchements, Marie dans son incompréhension et sa vengeance, Flynn face à la vérité, Saul dans sa perte ... Le visage humain de tous est dévoilés et laissent les blessures vives. Il y'a une multitudes d'émotions qui se bousculent et marquent indélébilement les esprits à la vue de cette fin tragique. Sa ne peu pas être pire ? Non ? Et bien si ! Pourtant, on comprend. On suit la logique, ou son illogisme c'est selon. On pardonne, on -s'- aime, alors on comprend. Cette conclusion m'a envoyé bien loin, j'ai cherché par tout les moyens à limité ma consommation d'épisodes concernant cette fin car je la connaissais déjà et me dire que tout est fini ... Et bien là tout de suite je n'y arrive pas. Je n'oublierai aucun d'entre eux, Walt, Jesse, Hank, Marie, Flynn, Saul, Gustavo, Mike ou encore Badger, Skinny Pete, Tio, Tuco, Todd, Steve ... Cette expérience fut unique.
Je n'attendrai sans doute pas six ans avant de la revoir comme ce fut le cas cette fois.