Ah, "Les Chevaliers du Zodiaque" ! Toute une partie de mon enfance. Quand j'y repense, je suis empreint d'une certaine nostalgie. Je ne dis pas que c'est la meilleure série animée existante - elle a des défauts -, mais elle reste une de mes préférées. C'était la belle époque du club Dorothée, qui, on pourra dire tout ce qu'on voudra, nous a quand même permis de découvrir des petits bijoux venus d'Asie. Je ne sais pas trop par quoi commencer, car j'ai beaucoup de choses à dire sur "Saint Seiya". Toutefois, comme il est de coutume, je parlerai en premier lieu de l'histoire. C'est l'adaptation à la lettre (à quelques exceptions près) du manga du même nom, né de l'imagination fertile de Masami Kurumada. Pas vraiment originale sur le fond (des gentils combattent des méchants pour maintenir la paix dans le monde), elle se démarque cependant d'autres séries animées de l'époque par sa forme, et en particulier, les fameuses armures du Zodiaque, qui sont vraiment une brillante idée de Kurumada. Que ce soit pour les chevaliers de bronze, les héros de l'histoire, les chevaliers d'argent, les chevaliers d'or, les chevaliers divins ou les généraux de Poséidon, toutes les armures appartiennent à une constellation. L'univers étant vaste, cela donne lieu à de belles réussites esthétiques, comme de beaux ratages. Mais bon, revenons à l'histoire ou plutôt devrais-je dire aux histoires, car la série animée Saint Seiya est divisée en plusieurs parties distinctes qui forment un tout de 114 épisodes (je n'évoquerai pas ici la partie Hadès, sortie en 2002, que je n'ai jamais vu). Tout d'abord, il y a la partie Sanctuaire I, qui va des épisodes 1 à 41. Les dessins n'ont pas encore la qualité optimale qu'ils auront par la suite, le rythme est parfois un peu lent, si bien que quand je revois le dessin animé, je prends parfois mon mal en patience devant des épisodes n'apportant pas vraiment grand chose à l'histoire, l'étirant plus qu'autre chose. En clair, ce n'est pas ma partie préférée, mais on retrouve déjà tous les ingrédients qui feront le succès des parties suivantes : des combats stylisés, des adversaires à chaque fois plus redoutables, de grands moments de tension et d'émotion, renforcés par la musique sublime de Yokoyama (dont je reparlerai plus tard)... Je retiendrai en particulier le combat Seiya / Shiryu, l'arrivée d'Ikky, les combats contre les chevaliers noirs et certains contre les chevaliers d'argent (pas tous, car il y en a qui sont vraiment mauvais pour ne pas dire ridicules). C'est avec la deuxième partie du sanctuaire que la série atteint son premier sommet. Allant de l'épisode 42 à l'épisode 73, tout concourt dans cette partie à une grande réussite : presque chaque combat contre les chevaliers d'or est inoubliable et l'émotion est souvent très forte. Le rythme ne faiblit pas (bien que la plupart des combats se déroulent sur trois épisodes) et quand arrive la fin, on est à la fois soulagés et heureux. La troisième partie est celle d'Asgard. Souvent considérée par les fans comme la meilleure (bien que curieusement, c'est à partir de là que l'audience a commencé à chuter), elle ne fait pourtant pas partie à l'origine du manga de Kurumada. En effet, pour lui laisser le temps de finir la saga Poséidon, cette partie eut pour but de combler l'attente en 25 épisodes (74 à 99), ce qu'elle réussit admirablement, grâce aux adversaires des chevaliers de Bronze qui ont été les plus fouillés et recherchés de toute la série : les chevaliers divins aux ordres de Hilda de Polaris. Chacun de leur acte est le plus souvent justifié par leur passé, qui a en commun d'être pour le moins tumultueux. Quant aux combats, ils sont tout autant réussis que ceux de la partie deux du Sanctuaire. La 4ème et dernière partie (du moins à l'époque) est celle de Poséidon, souvent considérée comme la plus faible. En premier lieu, c'est la plus courte (quinze épisodes), ce qui fait qu'on a parfois l'impression que les combats sont un peu expédiés. Néanmoins, l'avantage est que le rythme est très soutenu. Et en second lieu, les adversaires des chevaliers de Bronze sont sans doute les moins intéressants des trois grandes parties (je compte pas la partie Sanctuaire I, trop éparpillée en adversaires) : les généraux de Poséidon. La plupart sont plus faibles que les chevaliers d'or et les chevaliers divins, et ont beaucoup moins de charisme. Heureusement, reste Poséidon lui-même, qui est sans aucun doute le "boss de fin" le plus coriace rencontrés par les chevaliers. Passons maintenant aux personnages de "Saint Seiya". Mes chevaliers de bronze préférés sont Ikky, Shyriu et Hyoga, respectivement chevalier du Phoenix, chevalier du Dragon et chevalier du Cygne. Le premier parce que c'est le plus fort et le plus brave des chevaliers de Bronze, et qu'il est toujours là pour sauver son frère Shun (quoique ça pourrait être un défaut). Le second, car il n'hésite jamais à se sacrifier pour ses amis, quitte à perdre la vue ou à mourir (il en a bavé le pauvre). Et le dernier, car c'est sans doute le plus torturé de tous, et qu'il doit sans cesse combattre ses démons intérieurs, notamment le fait de toujours penser à sa mère morte (ce qui est parfois en peu agaçant, mais ça le rend touchant). Les deux autres chevaliers de bronze principaux m'intéressent moins : Seiya, car comme tous les héros, c'est lui qui obtient toujours les félicitations et les remerciements au détriment des autres et il a tendance à être assez agaçant avec son attitude de leader et ses actes souvent peu réflechis ; Shun, car il n'aurait jamais dû être chevalier, étant donné qu'il déteste se battre. Ca le rend peut-être touchant pour certains mais son côté pleurnichard m'agace... Des chevaliers d'argent, je retiens surtout Marine (dont Seiya est l'élève) et Shaina, pour leur courage et le fait qu'être des femmes dans cet univers résolumment masculin, ne doit pas être facile. Des chevaliers d'or, j'aime beaucoup ceux du Lion, du Verseau, du Bélier, de la Balance (le vieux maître), du Scorpion et de la Vierge. Malheureusement, je suis Poisson, ce qui veut dire que je suis du signe du plus lamentable des chevaliers d'or. Encore aujourd'hui, j'y repense et ça fait mal (lol). J'aime presque tous les chevaliers d'Asgard, sauf cette tanche d'Alberich. Des généraux de Poséidon, je n'en retiendrai que deux : Kanon et Sorrento, sans conteste les plus forts. Quant à Saori, alias la princesse Athéna, elle a parfois tendance à m'agacer, car elle se fourre toujours dans des situations pas possibles et il faut toujours qu'elle affiche sa préférence pour Seiya. Mais bon, en même temps, sans ses mésaventures, on aurait pas eu tous ces combats... Parlons maintenant de ce qui a fait au moins 50% de la réussite de "Saint Seiya", à savoir, les magnifiques musiques composées par Seiji Yokoyama. De thèmes plus mémorables les uns que les autres en mélodies sublimes ("Le Sacrifice", "Mother Complex"...) magnifiées par la voix magnifique de Kazuko Kawashima, ses musiques comptent parmi les meilleures jamais composées pour un dessin animé. Enfin, terminons par les choses qui fâchent au niveau de la version française (je n'ai malheureusement jamais vu la VO). Tout d'abord le doublage français est un beau foutage de gueule, les mêmes voix changeant sans cesse de personnages, les erreurs et contresens dans la traduction étant monnaie courante... Ce qui entraîne des moments comiques involontaires ! C'est d'autant plus dommage qu'à la base, les voix en elles-mêmes correspondaient bien à certains personnages... J'en ai terminé avec cette très longue critique pour ce dessin animé que j'adore. Ma note reste très subjective, basée en particulier sur la nostalgie.