Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
ad aloi
1 critique
Suivre son activité
Critique de la saison 1
4,0
Publiée le 12 mai 2024
Une très bonne surprise, j'ai faillis lâché à la fin du deuxième épisode mais l'évolution du personnage principal titille la curiosité et heureusement. Le petit budget impose peu de figuration mais le style décalé,sombre et comique de situation font le taf ! Les acteurs jouent de façon simple et franche leur personnage, ce qui amène cet aspect très brut et peu travaillé. Cette série ne plaira pas à tout le monde mais j'espère voir une saison 2 prochainement.spoiler:
Je pense que les mauvaises critiques viennent des fan de HPI !
Entre humour très hitchcockien et comédie loufoque, cette série a pour prémisse les mésaventures d’un personnage que sa propre femme définit comme « incapable de faire du mal à une mouche et c’est bien là le problème » mais qui, après avoir porté secours à une tueuse à gages qu’il n’a pas réussi à identifier comme telle au départ, se retrouve paradoxalement obligé de l’aider à commettre des meurtres commandités. Il faut dire que dans l’univers de Knok, qui est à la fois le nom de la série et celui d’une application, l’ubérisation a dérapé au point de proposer des assassinats à la carte. Sorte de « High Concept », cette dernière aurait pu servir de point de départ à un véritable film d’horreur : dès la première connexion avec Knok, tout personnage est soit voué à être éliminé en tant que témoin gênant, soit pris dans une dangereuse spirale où, s’il n’est pas de plus en plus performant, on s’en prendra à ses proches avant de l’éliminer lui-même. Les deux personnages principaux, Quentin et Blanche, sont donc transportés dans un engrenage hitchcockien qui pourrait virer au drame à tout moment. On pourrait alors se contenter de sourire du décalage entre le savoir spectatoriel et celui des personnages, qui relance le suspense à la façon des thrillers des années 50, d’autant plus que le montage n’a de cesse de diriger notre regard et de provoquer notre empathie par le jeu du partage du point de vue et des réactions des personnages à ce qu’ils découvrent. Mais c’est sans compter sur le talent de Johann Cuny et de Sylvie Testud, dont le jeu oscille en permanence entre réalisme et distanciation comique. En outre, ce premier duo burlesque formé par la fantasque tueuse à gage prête à tout pour s’en sortir et l’éternel souffre-douleur fuyant toute confrontation est doublé par un couple d’enquêteurs, Violette et Régis (Fleur Fitoussi et Etienne Ménard), dont l’étoffe finit par crever l’écran et que l’on a hâte de retrouver dans une seconde saison. Dans une atmosphère qui n’a rien à envier à celle des Frères Coen en termes d’humour noir, dans des décors qui font souvent penser à ceux des films d’Albert Dupontel, Knok développe enfin une foule de personnages secondaires qui relancent le plaisir du spectacle satirique. Du patron de Quentin à son beau-frère, de la mère de Blanche à l’inquiétant cuisinier de l’Ehpad, de la « coach pour tueurs » aux salariés des stations-services, tous initient de francs moments de détente et d’invitation à la jubilation. Et dans le même temps, la multiplication des écrans auxquels tous sont reliés comme à un cordon ombilical devient de plus en plus inquiétante et dévoile un monde de requins qui ont tissé des filets dont ils ne sortiront eux-mêmes peut-être pas vivants.
Étonnant Knok qui reprend et transpose l’univers des frères Coen façon Fargo. Les policiers ont le front bas, l’œil éteint, la perspicacité à bas bruit, les messieursdames Tout le Monde ne sont pas glamours et se dépatouillent comme ils peuvent d’un quotidien qui ne l’est pas plus. Quant aux méchants, eux, ils misent sur cette appli qui leur permet de passer un contrat sur l’homme (terme générique !) à abattre en toute discrétion. L’efficacité tech !. La cascade des causes à effets se déroule sous le soleil blanc de quartiers pavillonnaires, de zones d’activité faiblement actives. Des messieursdames Tout le Monde se retrouvent assignés au rôle de tueurs à gages. Johann Cuny dans le rôle du petit nouveau, tout innocent qu’il est, regimbe, son mentor, plus aguerri et désabusé, impavide Sylvie Testud, lui sauve la mise. Le beauf (Guillaume Duhesme), extraordinaire personnage, archétype réinventé du beauf, renifle le truc louche, piste, flaire, baccantes au vent et passe immanquablement à côté. Knok est un objet rare en cela surtout que le parti pris cinématographique l’emporte sur la tambouille des séries à la chaîne. Un vrai plaisir. On attend la suite.
L’invasion du numérique dématérialisé dans le quotidien, c’est Mario Bros qui traverse l’écran pour entrer dans la vie. On ne sait plus très bien qui des personnages ou du scénario appartient à la fiction et qui est bien réel. Il faut une bonne dose d’imagination et d’intelligence pour arriver au bout de cette histoire cocasse dont on n’arrive pas à prévoir le dénouement. C’est l’étape encore fictive d’après l’affaire Ashley Madison. On n’est même pas sûr que ce ne soit pas demain ! Fort heureusement, une bonne dose d’humour, de poésie en clin d’œil au spectateur le rassure sur cette angoissante perspective. La série est bien servie par des acteurs qui rendent crédibles les personnages très typés de cette histoire de la vie ordinaire d’une banlieue ordinaire où l’Etat intermittent n’apparaît que par un va et vient lunaire d’un couple de policiers appliqués mais toujours en retard d’un épisode. J'ai beaucoup aimé. A quand la suite ?