Oshi no Ko est un anime qui frappe dès les premières minutes et ne relâche jamais sa prise. Il commence par une prémisse originale et audacieuse : un gynécologue fan d’idoles meurt et se réincarne en tant que fils de son idole préférée, Ai Hoshino. Ce point de départ, qui pourrait sembler absurde ou fanservice, se transforme rapidement en un récit profondément humain, poignant, et brutalement réaliste. Le contraste entre les paillettes du show-business et la noirceur de ses coulisses est au cœur de l’histoire. Loin de n’être qu’un drame familial ou une simple réincarnation fantasy, Oshi no Ko se révèle être une satire sociale puissante de l’industrie du divertissement japonais. Il démonte les mécanismes qui façonnent les carrières, les images publiques, les sacrifices et les souffrances cachées des célébrités. À travers Ai Hoshino, véritable étoile tragique, on découvre une idole qui ment pour survivre, qui aime en secret, et qui cherche désespérément un amour sincère qu’on ne lui offre jamais. Sa mort, choquante et bouleversante, marque un tournant émotionnel pour l’histoire et pour le spectateur. Les jumeaux, Aqua et Ruby, incarnent deux réponses opposées au trauma : l’un sombre dans une quête froide de vengeance, l’autre cherche à réaliser le rêve brisé de leur mère. Aqua, surtout, devient le personnage central, presque inquiétant dans sa lucidité et sa manipulation, mais toujours profondément humain. La série explore aussi d’autres facettes de l’industrie, comme les dérives de la télé-réalité, le harcèlement en ligne, la construction d’image, la pression sur les jeunes talents… avec un réalisme glaçant. Les arcs secondaires, comme celui d’Akane, montrent à quel point la série sait parler des émotions, de la douleur, du besoin de reconnaissance, sans jamais tomber dans le cliché. L’animation est soignée, la direction artistique brillante, et la bande-son—en particulier le générique Idol de YOASOBI—est tout simplement iconique, au point d’être devenue un phénomène. Oshi no Ko, c’est une série qui mélange drame, thriller, réflexion sociale et émotion brute, avec une justesse et une intensité rares. C’est un miroir cruel de notre société de l’image, mais aussi une histoire intime sur l’amour, la perte, l’identité, et le poids des mensonges. Si tu l’adores, c’est parce qu’elle te prend aux tripes, te fait réfléchir, pleurer, et espérer, tout en te laissant un goût amer sur ce qu’on est prêt à sacrifier pour briller. Un chef-d’œuvre moderne.