Ayrton Senna, tout comme Björn Borg, Michel Platini, Carl Lewis, Marie-Jo Pérec, Surya Bonaly, fait partie des figures sportives qui nous ont impressionnés, et fait vibrer, dans leurs sport de prédilection, devant notre petit écran, dans les années 1980-1990. Les images que l'on garde en mémoire sont fugaces et déformées. Toutefois, il est intéressant de constater que, 30 ans après sa mort accidentelle et choquante, Senna a toujours une place de choix dans la mémoire collective.
Cette série brésilienne présente Senna comme un passionné de course, un ambitieux, mais aussi comme une personne connectée à son pays, et à ses difficultés économiques, sociales et politiques. Cela se retrouve par les biais des coupures de journaux, des séquences télévisées et de l'interview que donne Senna à la fin. De plus, sa rivalité avec Alain Post et ses désaccords avec le président français de la fédération, Jean-Marie Balestre qui aurait cherché à favoriser Prost, égratigne un peu notre esprit patriote, ou plutôt la vision que l'on pouvait avoir de Prost. Mais de là à parler de racisme, c'est un peu rude. Rappelons que la Formule 1 était diffusée les dimanches après-midis sur la première chaine, et drainait énormément d'argent, sans tenir compte de la sécurité des pilotes. Senna et Prost étaient d'accord sur ce point. Le souvenir que je garde de ce duo, c'est le respect mutuel de ces deux grands compétiteurs. Ainsi, Senna n'est pas oublié. Au contraire, il est dressé au rang de Saint dans son pays. Et, au prix de sa vie, il a contribué à l'évolution de son sport.