Mad Men, prodigieux marathon de début à la fin des années 60, prend fin au terme de cette septième saison, présentée sur deux ans en deux tranches de sept épisodes. Nous faisons donc nos adieux à Don Draper, à son entourage, à son agence publicitaire, nous faisons nos adieux aux remarquables inspirations de Matthew Weiner, artisan tout droit sorti du carcan des prodigieux soparno et qui livre là une série majeure de la première décennie des années 2000. Tout en finesse, les scénaristes nous offrent là un final convainquant, faisant éclater tous les codes des saisons précédents, la dissolution de l’agence, l’abandon de soi-même pour un Don Draper qui perd tous ses repères, un drôle de gaillard qui sans son agence, en revient à un âge de pierre fait de grands moments de flottement.
La tournure que prend la série, même si concrètement, on préférait les grands moments de stratégie commerciale, les conflits professionnels entre créatifs et commerciaux, même si l’on adorait l’ambiance classieuse et tendue de la Sterling-Cooper des saisons 3 à 5, est agréable. On perd, comme Don, nos repères, et il sera dès lors difficile de prédire vers quoi Weiner et son team nous orientent, vers quel final ils nous mènent. Globalement, donc, le travail est parfaitement exécuté, remarquable d’écriture et d’interprétation.
On soulignera, accessoirement, qu’en dépit de quelques baisses de rythme assez curieuses, cette septième et ultime saison nous offre quelques moments de bravoures, parfois érotiques, on pense à un certain ménage à trois improvisé, émotionnel comme lorsque le couperet tombe sur l’un des personnages clefs, en fin de parcours, ou encore franchement émouvant comme lorsque Don se justifie face à celle qui ne fût jamais, sans doute, que sa seule amie.
En gros, Mad Men se termine bien, très bien même, en quatorze épisodes parfaitement réalisés. Une série d’envergure, donc, que nous quittons avec une bonne dose de sentimentalisme, ce qui est une preuve de qualité. 16/20