Entre coups d’éclats, routine amusante et léger flottements, cette cinquième saison de Mad Men offre ce dont on attendait d’elle. Pur délice, comme toujours, la série de Matthew Weiner oscille clairement entre le bon, c’est rare, le très bon, la majorité du temps, et le brillant. Sur un ton strictement similaire à ce qui fût fait jusqu’alors, le petit monde des publicitaires de Madison Avenue évolue, se bouleverse, se rééquilibre, dans une certaine forme de grâce narrative qui renvoie aux plus matures des séries télévisées. Références à l’actualité, l’année 1967 en ce qui concerne ce volume cinq, chic et classe du Working Progress new-yorkais, cruauté du business, imbroglio professionnels et sentimentaux, jamais nous ne sommes laissés sur notre faim, chaque épisode offrant ses contours narratifs et autres surprises parfois amers mais toujours révélatrice de l’intelligence de la chambre des scénaristes et de leur patron.
Musicalement impeccable, la diversité de la bande sonore est remarquable, visuellement meilleure que précédemment, quoique cela se joue à peu de chose, cette cinquième saison ne déçoit décidemment pas. On pourrait éventuellement se plaindre de quelques paris narratifs parfois un peu vain, souvent propres à des intrigues secondaires qui chassent un peu la tension d’une histoire principale bien plus passionnante, celle qui se rapporte à Don Draper. En effet, si les personnages de Pete Campbell, Roger Sterling ou Peggy Olson sont remarquables, avouons que le noyau dur de la série est et restera Don Draper, ce drôle de personnage ambitieux, orgueilleux, à la fois bienveillant et malveillant, ce curieux patron créatif qui n’est n’en somme personne.
Inutile de s’épancher d’avantage sur le sujet, Mad Men étant définitivement une série qu’il est impératif de voir, au moins une fois. 17/20