Auteur de l'inégal « Les Témoins », Hervé Hadmar faisait ici ses premiers pas à la télévision avec ces « Oubliées » globalement appréciées, ce qui n'a fait qu'accentuer ma déception. Les polars, à la base, ça m'intrigue toujours, surtout lorsqu'il s'agit ici de disparitions se déroulant sur plusieurs années. Encore aurait-il fallu que ces six épisodes ne donnent pas l'impression que tout aurait pu être raconté en deux sans se presser. Alors certes, il y a une ambiance, le cadre est bien choisi et Jacques Gamblin se montre très convaincant dans ce rôle de flic lunaire et assez attachant. La série a ses moments, où l'on prend le temps d'un échange, d'une discussion : je trouve ça plutôt pas mal. Maintenant, on reste quand même dans un policier et quand l'enquête piétine à ce point, pour ne pas dire est régulièrement traitée par-dessus la jambe, malgré un montage parfois malin, on a du mal à justifier cette attente invraisemblable à chaque épisode, sans parler du nombre de sous-intrigues sans grand intérêt et de pistes ne menant à rien, et si l'on a (quand même) envie de connaître le fin mot de l'histoire, on se lasse rapidement de ce qu'on voit. La mise en scène est un autre gros problème : le choix de la photographie est incompréhensible, cette caméra bougeant sans la moindre raison valable
(l'arrivée du héros dans le repère du tueur, au décor blanc saisissant, excellemment filmée, est une heureuse exception)
... Allez, au milieu du marasme, au moins peut-on se régaler d'un très beau générique et d'une excellente musique (durant ce même générique, de début et de fin, d'autant que c'est la même!), mais au vu des attentes, la déception est aussi réelle que profonde. Un titre tristement prémonitoire.