Un demi épidode, j'aurai tenu...
L'image est inimaginablement laide, les couleurs sont un peu jaunasses et l'image semble avoir été passée par un filtre qui rend tout un peu moumou.
Je pensais d'abord que c'était un effet flashback... comme la première scène se déroule dans le passé... Mais non... toute la suite a cette même esthétique molle, cotonneuse... à l'aune de tout le reste.
Le montage est, lui, d'emblée chaotique. Dès la première scène, on a la sale impression de sentir en arrière plan les séquences coupées au montage, tout simplement parce qu'elles manquent et que, du coup, ça va tout le temps trop vite. Il y a à chaque fois tout juste la place/le temps pour caser les (mauvais) dialogues: Dans les scènes (qui s'enchaînent à une cadence stroboscopique) les plans ne commencent pas avant que l'acteur parle et la caméra s'éteint dès qu'il ferme la bouche. Irritant au possible. À croire que le tournage a été fait en 35mm et que la production était regardante sur le métrage de pellicule utilisée... Dès la première scène, c'est bâclé: On n'a pas le temps de découvrir les personnages que l'on change déjà d'époque, de lieu. L'identification est impossible. Est-ce le format de la série qui a obligé la réalisatrice à tenter d'obtenir une forme de "punch" en enchaînant les scènes sans traîner ? En tout cas, ça ne fonctionne pas du tout: on a le sentiment de regarder un résumé de film très lapidaire mais très long, un genre de synopsis filmé qui n'en finirait pas...
Le jeu de tous les acteurs (grands, petits, vieux, jeunes) est inconcevablement mauvais.
Du coup, ça nous est complètement égal que certains des acteurs soient en fait des proches de Judith Godrèche qui jouent leur propre rôle... du moment qu'ils sont insupportablement faux.
Et ce n'est pas du faux à la Rohmer, qui permettrait de vraiment entendre le texte, non, c'est du faux faux, tout bêtement. De toute façon, il n'y a pas de texte à entendre...
Les dialogues sont mal écrits, pas naturels, ni drôles, ni fins, ni intéressants, ni étonnants, ni rien...
Le propos, quant à lui, est insupportablement autocentré. La relation tendancieuse avec "un réalisateur célèbre âgé de 40 ans quand elle en a 14" est ridiculement amorcée dans une scène d'audition catastrophique, vu que la jeune actrice qui joue Judith Godrèche ado est une vraie potiche et qu'on ne voit pas bien ce qui, chez elle, pourrait subjuguer le monsieur... On est quand même très très très loin de Jodie Foster dans Taxi driver.
Tous (Judith Godrèche la première) ont un jeu outré, à la limite du gras, du grossier. Ça pourrait être un choix, pourquoi pas (pour obtenir un effet comique?), sauf que je n'ai pas vu ou pas compris la raison de ce choix (vu que je n'ai pas vu où aurait été le comique), et même je doute que c'en soit vraiment un, de choix. On sent plutôt des acteurs très mal dirigés et surtout obligés de jouer des scènes bien trop rapides et brèves pour qu'ils puissent entrer dans leurs personnages. Bon et puis tout ça pour assister à l'automonstration compassée de la vie de Madame Godrèche, c'est trop pour moi. C'est paraît-il quand même avec humour et autodérision qu'elle le fait. Si c'est le cas, alors laissons lui quand même d'avoir inventé l'humour guindé et l'autodérision pathétique...