Bon, entre les saisons mal découpées dans les coffrets DVD et les très nombreux épisodes, on s'y perd parfois un peu, mais disons qu'en gros j'ai vu la première saison. Et franchement, lorsqu'on voit combien certaines séries de notre enfance ont pris un méchant coup (« Chair de poule », pour ne citer qu'elle), « Batman » a plutôt fier allure. Franchement, rien que ce générique et la musique majestueuse de Danny Elfman : difficile de ne pas être dedans tout de suite. De plus, on se rend compte qu'avec notre regard d'adulte, notre impression n'a finalement pas tant changé que ça. Bien sûr, on en a vu d'autres niveau animation depuis, mais ça passe encore sans souci : il y a un vrai soin, une cohérence aussi bien dans les personnages que dans les décors, quelques loupés également mais on sent bien la vitesse, la dynamique souhaitée par Bruce Timm et Paul Dini : c'est l'essentiel. Surtout, bien que forcément un peu inégales au vu du nombre, les histoires sont souvent de bonne qualité, réussissant toujours à se renouveler un minimum, si bien que le sentiment de lassitude n'est jamais vraiment présent, donnant même l'impression de se bonifier sur la durée : il y a une noirceur étonnante pour une série réservée principalement à un jeune public, n'hésitant parfois pas à malmener (pas trop non plus) son mythique héros. Paradoxalement, les meilleurs méchants ici ne sont pas forcément les plus connus : même s'il y a quelques bons épisodes avec eux, le Joker et le Pingouin sont loin du niveau de leurs homologues cinématographiques, leur préférant des moins célèbres, avec un gros faible me concernant pour le Chapelier Fou, remarquable. Après, c'est clair que ce format de vingt grosses minutes ne permet pas suffisamment de développer sur la durée certaines intrigues qui auraient parfois mérité le double voire le triple, de se familiariser plus que ça avec certains personnages, mais comme nombre d'entre sont eux sont amenés à revenir plus ou moins régulièrement, cela compense. Bref, voilà une série souffrant étonnamment peu du poids des années et pouvant s'apprécier aussi bien comme enfant que comme adulte : n'est-ce pas là la définition d'une œuvre de qualité ?