Parmi tous les genres et sous-genres du manga, l'Isekai fait certainement partie de ceux que j'apprécie le moins, car il a tendance à être bâclé, cliché et redondant dans ses adaptations anime, sans compter que chaque année, ce sous-genre est surabondamment exploité. Ainsi, je ne vais pas mentir, la seule raison pour laquelle j'ai commencé "The Eminence in Shadow" est parce que je suis tombée dessus par hasard alors que je m'ennuyais.
Pour résumer brièvement le contexte de l'histoire, c'est un jeune adolescent qui a toujours rêvé d'avoir une vie digne d'un personnage important, remplie de péripéties et d'une allure fière. Seulement, il voit ses rêves s'effondrer le jour où il meurt dans un accident de la route. Mais par chance, il se réincarne dans un monde de fantasy. Ainsi commence son histoire : toujours animé par son désir d'être une figure importante, il a pour objectif de devenir "l'éminence de l'ombre" en créant un groupe de l'ombre visant à influencer le cours des événements. Au départ, tout cela n'est que le fruit du mensonge, où il invente toute une société secrète qui fait le mal pour recruter plusieurs personnes. Cependant, avec le temps, ses mensonges deviennent réalité. Tout au long de l'anime, nous jonglons entre le côté sérieux et comique des événements, chaque personnage interprétant les actions d'autrui à sa manière.
Ce n'est qu'à partir de l'épisode 5 de la saison 1 que j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire, lorsque Cid Kagenō alias Shadow, notre personnage principal, lance son attaque ultime "I am atomic". Oui, j'ai été charmée par sa voix envoûtante lors de l'attaque, avec son fameux "atomic" murmuré à l'oreille (voix qui, d'ailleurs, est également bien rendue en VF lorsqu'il dit "I am atomic").
Si notre protagoniste est tout à fait charmant avec sa personnalité à la fois enfantine et badass, dans le sens où il tente de ce faire passé pour un minable aux yeux de tous au grand jour, tandis que dans l'ombre il est tout ce qu'on désir d'un personnage censé être catégorisé comme emblématique et puissant. Honnêtement, si nous n'avions pas connu l'envers du décor avec sa personnalité et sa véritable identité, et qu'on nous l'avait représenté seulement comme "Shadow", plus d'une personne serait tombée in love de lui. Pour ma part, c'est surtout son côté décalé qui me fait m'attaché à lui, ajoutant de la profondeur au personnage et rendant l'histoire comique.
En parlant de cela - sans grande surprise -, les autres personnages ne sont, pour ma grande déception et non-surprise, que des figurants. On retrouve les personnages du genre "boulet" qui sont les prétendus amis proches du héros, les multiples filles qui entourent le héros, apparaissant quelques épisodes puis disparaissant une fois qu'elles ne sont plus utiles à l'écran, et les méchants "méchants"... rien de bien fameux. On tombe dans ce cycle sans fin des personnages qui ne servent que de décor, qui ne touchent pas le public, qui n'ont pas d'âme et auxquels on ne peut pas s'attacher tant ils ne représentent rien, si ce n'est le rôle de base qu'on leur a attribué.
Ainsi, à part Cid Kagenō, aucun personnage n'est intéressant. Ils sont tous fades et dénués de personnalité, se confondant tous dans leurs caractères à deux ou trois détails près censés nous faire croire qu'ils ne sont pas tous pareils ou qu'ils se démarquent, alors que c'est tout bonnement faux. On pourrait remplacer les personnages par d'autres, cela ne changerait rien tellement ils sont effacés. De plus, le désintérêt du personnage principal à leur égard les fait paraître encore plus comme de simples figurants.
Si dans certaines histoires, les personnages parviennent à se démarquer (ou ont tout simplement une personnalité) à tel point que l'on se dit que l'histoire pourrait exister sans le personnage principal tant l'univers est bien construit et développé. Là, ce n'est pas le cas. Sans Shadow, ce monde et ses personnages ne seraient qu'un amas de brouillons et d'ennuis qui ne raconteraient rien de bien intéressant.
Malgré ce point, l'histoire dans son ensemble est bonne et se suit facilement, bien que certains événements se déroulent un peu trop rapidement à mon goût. Cela ne permet pas une immersion prolongée dans le contexte, car aussitôt quelque chose se produit, cela se termine. Bien cela pourrait très certainement être attribué au fait que l'anime n'est pas censé être long et que par conséquent, tout est empaqueté à première vue.
En conclusion, j'ai vraiment apprécié ce que j'ai visionné. Assez pour vouloir m'intéresser aux autres formats que l'œuvre propose, à savoir light novel, roman et manga. En résumé, même si l'histoire possède des défauts et n'est pas un chef-d'œuvre, elle reste appréciable, bien plus que certains autres Isekai discutables. Certes, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça occupe le temps et se regarde facilement, comme une série que l'on choisit au hasard et qui finalement, bien que ne révolutionnant pas le genre, ne déplaît pas.