https://leschroniquesdecliffhanger.com/2023/01/19/septieme-ciel-critique-saison-1-on-prend-son-pied/
C’est bien 10 % des résidents de maison de retraite qui ont une sexualité, et qui plus est une sexualité épanouie. Peut-être aussi, car comme le dit la série « Face au déclin, il y a urgence à s’aimer et à vivre encore plus fort « . Dans Septième ciel, les corps ridés et flasques sont magnifiés, deviennent beaux et désirables. C’est montré sans abus, et pas non plus dissimulé. C’est finalement à l’image d’une série qui touche la justesse dans tout ce qu’elle démontre.
Juste, Rose et Jacques (rappel à Titanic ?) s’aiment et prolongent l’ardent sentiment par la rencontre des corps, le plaisir charnel, avec un orgasme, qui de toute façon ne connaît pas d’âge. Car assez vite, avec Septième ciel, on sort des clichés que l’on pouvait redouter avec des vannes qui auraient été tellement prévisibles et lourdes sur le grand âge et le sexe. Ce n’est pour autant jamais pathos ou larmoyant. C’est à nouveau une profonde justesse dans le maniement et l’alternance de l’ironie et de l’émotion.
Dans Septième ciel, on retrouve un peu l’énergie de l’excellent Irresponsable (2016). C’est fun, sans en faire trop, la narration est réaliste mais on se marre, l’empathie est évidente. En clair, on passe un très bon moment. De l'humour et aussi du poignant justement quand Rose dit à Jacques : « Tu sais que y’a plein de façons de faire l’amour… Regarde moi dans les yeux, ben tu vois, là, on fait l’amour« . Il est donc question dans Septième ciel de sensualité, de romantisme, de sentiments et de corps qui ne sont pas que des objets que l’on déplace, soigne et lave.
Le lien entre Rose et Jacques fait penser aux amoureux qui se questionnent ainsi : « On va s’aimer comme des adultes ? Non, pour de vrai…« . Une autre pépite entendue qui donne de l’envie pour cette série et dit beaucoup de son éloquence : « On parle toujours de la première fois, mais on ne pense jamais à la dernière« . De la poésie qui fait du bien, en totale prise avec son époque.
Incontestablement, devant l’intelligence de Septième ciel, dans sa mise en scène (signée Alice Vial), son écriture (scénario de Clémence Azincourt, Alice Vial et Clément Marchand), sa narration, son jeu : on prend son pied !!