Skins... Ah Skins... Certainement une des séries les plus marquantes jamais faites sur le monde de l'adolescence. Ou devrais-je plutôt dire sur le passage à l'âge adulte. Cette série qui dressait le portrait de multiples personnages aux profils très différents les uns des autres avec un ton d'une insolence à couper le souffle et un humour anglais cruel et ravageur. Cette série qui abodrait les questions de l'amour, du sexe, de la drogue, de l'alcool, de la désillusion, de l'autodestruction avec beaucoup de réalisme
Cette série qui a connu des hauts et des bas à travers trois générations de personnages qui ont marqué tant de spectateurs...
Bon allez j'arrête de m'étendre et entrons plutôt dans le vif du sujet. Voici donc mon avis (non exhaustif) sur les trois parties de cette dernière saison intitulées Fire, Pure et Rise.
Fire: Supeflu
Etant donné les circonstances de la fin de la seconde génération et vu la notoriété qu'elle a acquise auprès du public, Effy était très certainement le personnage le plus emblématique de Skins de par sa soif de sensations et son don assez étonnant à se mettre dans des situations des plus ennuyeuses. De ce fait, l'idée de ne pas poursuivre son histoire aurait été criminel.
Pourtant, disons ce qu'il en est, même si elle commence sur de très bonnes bases (en particulier les idées de montrer une femme ayant gagné en maturité et laissé derrière elle sa vie d'ado junkie et fêtarde pour se consacrer au monde cruel de l'investissement), cette partie a une fâcheuse tendance à s'attarder sur des putains d'embranchements qui n'ont pas le moindre intérêt alors que d'autres sujets beaucoup plus exploitables sont laissés en plan (en particulier cette relation qu'elle entretient avec le patron ayant pour but de montrer à quel point les pauvres amoureuses se font facilement manipuler autre genre de conneries hyper clichés. Ce qui est d'autant plus dommage alors que l'on retrouvait les personnages de Emily et Naomie qui ne demandaient qu'à être encore plus approfondies. Mais non, juste quelques apparitions et pouf plus rien.)
Pour ce qui est des bases, on retrouve tout de même la soif de pouvoir du personnage de Effy et l'aspect de sa personne qui faisait qu'elle était toujours prête à tout pour arriver à ses fins
En bref, une histoire aux possibilités intéressantes mais qui ne s'attarde jamais sur les bons sujets. Malgré l'idée culottée de placer le décor dans le monde de la bourse et de pointer du doigt les magouilles qui s'y trament. Et sans surprise, Kaya Scodelario est toujours aussi excellente.
2,5/5
Pure: Inutile
Cette partie est plus dure à critiquer car je suis très influencé par mon avis propre au personnage de Cassie. Je hais Cassie. Et si certains sont dans le même cas, cette seconde partie ne va certainement pas arranger les choses !
Tout comme Effy, madame a trouvé un travail et veut prouver au monde qu'elle a changé. Que nenni. C'est fou comme cette partie donne l'impression de creuser dans le vide. Là aussi on était impatient de découvrir ce qu'il s'était passé quand le personnage a retrouvé Sid à New York. Et la réponse tiendra en deux lignes de dialogues. SERIEUX ?! Bravo les gars, toutes ces promesses de réponses pour ça, on a rarement été aussi couillonné depuis Prometheus. Mais encore une fois, je me perds. Le plus gros problème de cette partie, c'est qu'elle accumule les défauts propres au personnage de Cassie (méprisable, complètement perchée, lâche, manipulatrice, fausse victime) et ceux de la troisième générations pour lesquels on n'avait pas le moindre attachement.
Et cette pseudo histoire de triangle amoureux est des plus ridicules
Restera toujours la belle réalisation de Paul Gay (pas de blague s'il vous plaît), réalisateur des tous premiers épisodes qui adopte ici un ton assez sensoriel pour les séquences en compagnie de la famille de Cassie, seul atout de cette partie qui passe le plus clair de son temps à se demander ce qu'elle pourrait bien raconter. En bref, rien. Cette partie n'apporte strictement rien. Si ce n'est encore plus de dégoût vis à vis de Cassie, tout juste bonne à attirer ceux qui l'aiment dans la panade.
1,5/5
Rise: Viscéral
Cook, sans doute l'autre personnage le plus emblématique de Skins. Tête brûlée au caractère autodesctructeur toujours à la recherche de sensations fortes quitte à se plonger dans des descentes aux enfers sans fin. Et pourtant, il était loin d'être le plus intéressant à mes yeux.
Mais là, autant le dire, les scénaristes ont réussi à compenser les lacunes des deux parties précédentes pour livrer un double épisodes absolument magistral sur la suite des mésaventures de James.
Devenu dealer et suite à un écart de conduite vis à vis de son patron (le genre d'écart consistant à être séduit par la petite amie de ce dernier), il se retrouve pris dans une fuite désespérée, ponctuée de violence et de remise en question. Fuir, toujours fuir depuis le jour où il avait vengé la mort de son ami Freddie, voici le quotidien de Cook, toujours la peur au ventre. Cet épisode est d'ailleurs de très loin le plus noir de toute la série de par sa spirale de violence et ses situations aux conséquences plus sadiques les unes que les autres.
Là aussi, nous découvrons une facette beaucoup plus sombre du personnage, hanté par les fantômes du passé et à l'avenir des plus incertains. Et toujours en proies aux tentations du mal.
Et bon dieu ce que ça fait du bien de voir un personnage apporter une telle dimension humaine à cette septième saison placée sous le signe de la froideur.
Pour renforcer leur propos, les scénaristes abordent enfin des thèmes propres à Skins tels que la quête de rédemption, l'incertitude, la peur, la mort etc...
En bref, c'est un Cook diablement plus humain qui nous apparaît dans ce double épisode au suspense parfois insoutenable qui prend un malin plaisir à jouer avec nos nerfs pour se conclure sur un final absolument dantesque. Et qui pour une fois, bénéficie d'une narration qui prend aux tripes du spectateur. Il faut aussi dire que la prestation de Jack O'Connell y est pour beaucoup tant ce dernier se montre exceptionnel et se déchire littéralement lors de certaines scènes.
Ca philosophe, ça cogne, ça fuit, ça se perd, ça se retrouve... Du Skins comme on l'aime !
4,5/5