Pourquoi Elisabeth I d’Angleterre a-t-elle été surnommée la “Reine Vierge” ? Pourquoi Cromwell reste-t-il un des hommes les plus détestés de l’Angleterre ? D’où vient le surnom “Bloody Mary” ? Et surtout, comment Henry VIII s’est-il débrouillé pour enchaîner six épouses et en faire assassiner au moins deux ?
FIDELITE HISTORIQUE
Commençons par le sujet qui fâche mais que nous tolérons malgré tout. Il semblerait qu’en plein coeur de la Renaissance, les femmes aient toutes eu des épilateurs ou rasoirs à portée de main. Il semblrait également que tous nos héros aient eu la chance de porter des blagues étant ado, la formidable habitude de se brosser régulièrement les dents et de faire un tour chez le dentiste se les faire blanchir vu la mine éclatante de leur dentition. Ils étaient également tous beaux, mince, et observaient une hygiène irréprochable. Passons : la série serait bien moins plaisante à regarder s’il étaient tous poilus, gros, édentés et entourés de mouches.
Continuons par ce même sujet qui fâche MAIS qui est bien moins acceptable : dans une série/biopic sur Henry VIII, on fait un petit effort pour respecter le personnage. Si sa psychologie a probablement été étudiée en profondeur et reste très intéressante à observer à mesure des épisodes (mais comment va-t-il se débarrasser de la prochaine épouse ? COMMENNNNT ?), son physique reste “malheureusement” fort agréable durant les 4/5èmes de la série. Oui, on sait pourquoi, et j’entends bien que rendre Jonathan Rhys-Meyers obèse, moche et répugnant dès la 2ème saison aurait fait perdre à la série une bonne partie de son intérêt (et donc, de son audience). Mais je regrette (et j’ai attendu en vain, 4 saisons durant, sauf à la fin, vaguement) de ne l’avoir vu se décomposer à mesure des épisodes, car Henry VIII était notamment connu pour son obésité morbide et une plaie purulente à la jambe qui lui ont valu d’être probablement, si ce n’est impotent, tout du moins incapable de plaire à ses épouses à partir du 5ème mariage.
En plus, en vrai, il n’était pas brun mais ROUX ! Bon ok, on leur pardonne celle-là. D’ailleurs on se demande comment un beau brun comme Jonathan Rhys-Meyers et une belle brune comme Nathalie Dormer (graou) ont pu enfanter une petite fille tout d’abord rousse (bon ok, on va dire que la génétique des petites souris noires est passée par-là)… et surtout, pas très très charmante (pardon). On devra cependant lui accorder une ressemblance intéressante avec la future reine Elisabeth I.
Passons également sur le fait qu’Anne Boleyn n’était pas vraiment censée être belle – mais bon, le film 2 soeurs pour un roi a fait pire, et bien plus aberrant historiquement parlant).
Mis à part ces petits détails physiques, je dois avouer avec mes connaissances limitées de l’époque que j’ai quand même apprécié une certaine fidélité historique, notamment au niveau des costumes qui jouent un rôle non négligeable dans l’identification des personnages royaux (Mary et Elisabeth surtout). Une ressemblance que l’on vérifiera grâce aux portraits d’époque qui ont dû beaucoup servir du point de vue de l’inspiration.
Au niveau des faits, une fois de plus avec mes maigres connaissance (et un peu de documentation à mesure que je regardais la série), je dois avouer qu’ils se sont appliqués à rester vraiment fidèles à le réalité, si ce n’est quelques scènes torrides avec Catherine Howard qui n’ont dû en réalité n’exister que dans l’imagination du roi, la jeune reine étant écoeurée par son mari (si tu aimes chercher la petite bête, IMDB a recensé quelques anachronismes présents dans la série).
AMOUUUUR GLOIRE ET BEAUTE PALAPAPA
Et là tu te dis : cette série a l’air d’un infâme soap opera, pourquoi lui a-t-elle attribué un 8/10 ? Mais mes chers lectosaures, mes notes s’attribuent certes sur la base de ce qui fait une grande série ou non (Breaking Bad, Game of Thrones, HELLO), mais entre également en compte un critère d’addictivité non négligeable.
J’ai regardé les 4 saisons de 10 épisodes en 2 semaines. Oui, j’y passais mes soirées, week-ends et matins en me préparant avant d’aller au bureau. Je ne pouvais juste pas m’arrêter tant que ce foutu roi n’avait pas terminé son shopping/massacre féminin. D’autre part, je suis friande de reconstitutions historiques et j’avoue avoir apprécié en apprendre plus sur les 2 plus célèbres souverains d’Angleterre (Henry VIII et Elisabeth I) grâce aux Tudors.
Par exemple, Les Tudors étaient finalement plus une famille, trois générations de souverains, qu’une véritable dynastie : Henry VII, le fameux Henry VIII aux 6 femmes, et ses 3 enfants.
Par exemple, que le roi d’Angleterre, le roi de France et l’empereur d’Espagne changeaient d’avis en permanence; alliés ou ennemis au gré de leurs humeurs, et surtout au gré des mariages arrangés entre enfants respectifs. Ceux-ci étaient tributaires de l’avenir de l’Europe, sans pouvoir y faire quoique ce soit ni choisir leur partenaire, et victimes d’une énorme pression (qui aura une incidence sur le caractère de Mary Tudor, notamment).
Et par exemple, comment les caprices amoureux d’un roi ont affecté jusqu’à la psyché de ses enfants, déchirés du point de vue religieux, névrosés avant l’heure sur leurs relations affectives.
Si tout ceci ne t’intéresse pas : le héros est un beau gosse, les femmes sont belles et les scènes d’amour sont torrides.