Comme le dirait un protagoniste bien connu, je ne m'attendais à rien mais je suis quand même déçu. Les dernières saisons de la Casa de Papel marquaient déjà un certain déclin, et Berlin accentue encore plus cette tendance. Le premier épisode donnait pourtant espoir, avec une bonne introduction des enjeux et des différents personnages. On nous y présente ainsi
un projet de braquage, portant sur des bijoux conservés dans la plus grande maison de vente aux enchères de Paris.
Projet dirigé par Berlin et un de ses complices de longue date, secondés par quatre jeunes talents, chacun ayant une spécificité technique précise. Les bases sont donc bonnes, mais la qualité reste malheureusement bloquée à ce stade. Le braquage est bâclé en quelques épisodes, en plus de tenir debout grâce à des ficelles - que dis-je, des cordes - scénaristiques souvent grossières qui crèvent l'écran. Il est en plus complètement relégué au second plan au profit des histoires de cœur des personnages, en particulier Berlin. Ce dernier, à l'instar du professeur dans la Casa de Papel,
met sans aucune hésitation tout son plan et tous ses associés en péril en draguant la femme de la personne qu'il souhaite cambrioler. La femme en question, assez naïve, finit par découvrir le pot aux roses grâce à une de ses amies, qui dès qu'elle rencontre Berlin, se méfie immédiatement de lui sans aucune raison tangible, si ce n'est de desservir la cause du scénario.
Du côté des quatre jeunes,
les scénaristes les séparent en deux duos, qui se tournent autour durant toute la saison, tandis que l'acolyte de Berlin voit sa femme le quitter.
Placées au cœur des intrigues, ces histoires d'amour à l'eau de rose ne génèrent aucune émotion et ne présentent aucun intérêt, puisque leur dénouement est téléphoné, et que les personnages ne sont pas suffisamment développés pour que l'on s'attache à eux. Elles ne font finalement que ralentir l'intrigue, et rendre presque anecdotique le braquage.
Étalée sur la moitié de la saison,
la fuite des personnages de la capitale traîne également en longueur, et aurait dû prendre fin dans des cellules de prison si la police n'était pas d'une stupidité et d'une inefficacité affligeante.
De façon générale, les prises de décision des protagonistes sont d'ailleurs ridicules, et laissent à penser que Berlin a d'aussi bonnes compétences en gestion de projet que de mauvaises en recrutement.
Je passerai outre la vision complètement biaisée de Paris digne d'une production américaine, qui ne m'a en fin de compte quasiment pas agacé tant les autres défauts énoncés précédemment prenaient de la place.
En résumé, accentuez les défauts de la Casa de Papel, atténuez ses points forts et vous obtiendrez Berlin. La saison 2, si elle est confirmée, aura fort à faire pour redresser la barre.