Le concept de base est assez original (Les Sopranos en Corse), encore plus avec une figure féminine à la proue dun tel univers, mais lensemble, souvent trop écrit et lourdingue dans les dialogues, donne beaucoup plus limpression dun demi-ratage quune réussite novatrice. Le réalisateur se la joue arty en permanence, on dirait du Grandrieux pour débutants, décadrages à donf et jusquau dégueulis, flous artistiques chichiteux. Par moments, cest bien trouvé, certains plans cassent la baraque, mais on narrive pas trop à sentir la corrélation entre une mise en forme si ampoulée et des histoires relativement simples ou déjà vues. Sans doute pour suggérer la force dune tragédie classique qui se jouerait sous nos yeux, la théâtralité dactes sanglants montrés comme des mises à mort antiques. En racontant presque la même chose, et avec un minimum deffets, Les Sopranos atteignaient la classe, lépure magnifique. Là, ça fait prétentieux et boursouflé, carrément hors-propos. Il y a le jeu des acteurs aussi. La plupart sont mauvais, dans loutrance ou le cliché continuels (la palme à Caroline Baehr, apparemment actrice, moche et insupportable). Cest dailleurs un peu général, propre à linterprétation française dès quil sagit de jouer un gangster (voir Caubère & Cie dans Truands). Aucun juste milieu, toujours trop exacerbé. Encore une fois, Les Sopranos viennent en contre-point total à ce désastre. Quand à Hélène Filières, elle surjoue les panthères glacées dès quun mec pointe le bout de son nez, genre cest moi la patronne, je suis dure et sans pitié, mais cest plus comico-pathétique que crédible et supposé impressionnant. Tout cela est bien dommage donc, il y a des scènes très réussies, des situations intenses, des images fortes, des beaux décors et une belle lumière, mais ces quelques pépites sont largement phagocytées par une arrogance toute française (du style David Nolande, RIS Police Scientifique, La Crim et consorts), arrogance à vouloir absolument copier e