Changement d'ambiance total par rapport à la série mère, avec un changement radical de cadre : adieu le soleil de Miami, bonjour les forêts enneigées d'Iron Lake !
Mais les évolutions ne se limitent pas à ça, et on a en fait l'impression de ne pas regarder du tout la même série. En effet, en plus du cadre, les personnages secondaires sont très différents, justement de par ce cadre, avec un autre mode de vie et d'autres habitudes.
Jusque là, le changement est positif. Les dernières saisons de Dexter s'essoufflaient, et une suite exactement dans les mêmes standards aurait probablement été un beau fiasco. En revanche, une évolution est très regrettable:
celle de Dexter. Où est passé le Dexter clinique et insaisissable, qui ne commettait aucune erreur ? Dans ce revival, il se précipite souvent bêtement, est (beaucoup) moins vigilant et ne cesse de laisser des indices derrière lui. Lorsqu'il finit par se faire arrêter par Angela, c'est plus lui qui se fait prendre qu'Angela qui le démasque... Cette version de Dexter n'aurait pas tenu 24 heures à Miami avec la brigade criminelle bien plus équipée que le petit commissariat d'Iron Lake ! Il a toujours ses qualités d'enquêteur et de chasseur, mais ça s'arrête là...
J'ai beaucoup aimé le personnage d'Harrison, bien écrit et bien développé,
qui offre un véritable défi à Dexter, confronté à la même problématique qu'Harry 30 ans plus tôt. Kurt Caldwell, quant à lui, n'est pas aussi imposant et menaçant que Brian Moser ou Trinité dans la série mère, mais fait le job et représente un antagoniste relativement satisfaisant, même si j'ai du mal à comprendre le sens et la logique de son rituel.
Le scénario est plutôt bon et les rebondissements tiennent la route, même si on est clairement en-dessous du niveau d'écriture des premières saisons de la série mère, à l'instar de ses dernières saisons. Quelques éléments sont toutefois assez grossiers, comme par exemple
Dexter qui réussit à semer son ravisseur dans l'épisode 8 malgré une balle dans la jambe, qui ne lui laisse d'ailleurs aucune séquelle. Ce même ravisseur, en plus apparemment expérimenté, n'arrive pas à l'abattre avec son fusil de précision alors qu'il est largement atteignable pendant de nombreuses secondes... De plus, c'est sympa de revoir Batista, et sa boucle narrative devient intéressante lorsqu'Angela lui révèle que Dexter est vivant, mais elle se termine en queue de poisson puisque les scénaristes ne lui offrent pas de face à face avec ce dernier. Vraiment dommage, il y avait de quoi faire à ce niveau...
Pour finir, contrairement à beaucoup de monde, le final m'a satisfait, avec cette fois
une vraie conclusion et une issue logique au personnage de Dexter. Je pense que la frustration de la plupart des détracteurs vient du choix de le faire mourir. C'était justement la meilleure décision à prendre de mon point de vue: l'association père et fils tueurs en série n'était pas pérenne, et il aurait été grotesque de faire disparaître Dexter une deuxième fois pour lui offrir encore un nouveau départ. Restaient donc deux options: la prison ou la mort. La deuxième était sans aucun doute la plus adéquate, et qui de mieux pour exécuter la sentence que son fils ? Le moment est bien amené, même si Harrison se décide un peu vite à tirer. Mais la mort de Logan est le déclic qu'il lui fallait pour comprendre que le futur dans lequel il allait s'engager était une impasse; sa décision est donc logique. Au passage, concernant la mort de Logan, j'ai pas mal lu de reproches sur le fait que les scénaristes dénaturaient Dexter en le faisant tuer un innocent. Je rappelle tout de même que Dexter a plusieurs fois procédé de cette façon lorsqu'il était au pied du mur, ce n'est pas Doakes ou LaGuerta qui vont me contredire !
Pas un chef d'œuvre en conclusion, mais une bonne histoire tout de même, qui permet d'apporter une vraie conclusion à Dexter !