Après le succès commercial et l’accueil positif des critiques spécialisées des douze premiers épisodes du support, en 2006, c’est tout naturellement que Showtime remet l’ouvrage sur le métier pour une seconde saison. Revoici donc Dexter, dans le doute suite aux évènements de la première saison. Attaché maintenant au bonhomme, à son caractère, ses principes et ayant fait plus amples connaissance avec son entourage, le public entrera très vite dans la nouvelle intrigue proposée, en somme la suite logique des évènements narrés jusqu’alors. Si notre anti-héros anticonformiste partageait le haut de l’affiche, en quelque sorte, dans la saison précédente, celle-ci se focalise, à son grand bénéfice, uniquement sur les agissements et les conséquences de ceux-ci de notre justicier morbide préféré. Le retour de manivelle qui entame la saison est diablement efficace et lance sur de solides bases les 11 épisodes qui suivront. D’emblée, le rythme est connu, et tant mieux.
Plus mouvante, plus énergique que la première saison du show, cette deuxième année aux cotés du tueur en série de Miami est sans conteste meilleure que la précédente. Les difficultés s’enchaînent pour un homme auquel on s’attache mais qui ne cesse de surprendre, en bien ou en mal. C’est très clairement la simplicité d’accès à la série qui fait ici son succès. Une nouvelle fois, l’intrigue n’est absolument pas elliptique, les divers intervenants entourant le personnage principal sont peu nombreux et son environnement très clairement balisé. Difficile alors de s’égarer en route tant la production s’acharne à la clairvoyance, à la simplicité même, mais avant tout à l’efficacité. Le rythme ne faiblît jamais et l’on sent monter en puissance non seulement Michael C. Hall mais tous les seconds rôles, dont certains n’étaient qu’anecdotiques durant la saison déjà écoulée. L’environnement est maintenant nôtre, tellement il apparaît facile de s’y imprégner. Comprenez alors que Dexter est l’exact contraire des séries elliptiques du concurrents HBO. Mais attention, cela ne veut pas dire meilleur.
En effet, cette deuxième saison de Dexter tire son succès, son coté addictif d’un seul mouvement général. En somme, aucune scène ni réplique ne vaut à elle-même le déplacement. Ce n’est que prise dans sa globalité que la série parvient à être captivante. En soi, une qualité mais fondamentalement, une faiblesse potentielle tant l’on distingue le maigre écart qui pourrait entraîner le show dans une défaillance chronique. Ce n’est pourtant pas le cas ici, puisque tout le monde semble tenir les reines et le tout avance tout-à-fait sereinement, propulsant le public dans un suspens rondement maîtrisé. Diablement addictive, la série offre qui plus est, toujours dans la même optique que précédemment, une intrigue délicieusement amorale qui comble les attentes d’un public depuis longtemps lassé des productions policière traditionnelle.
Cette deuxième saison de Dexter a décidément tout pour plaire au plus grand nombre. Dans l’espoir que la tension ne baisse pas par la suite et que les scénaristes parviennent à renouveler les intrigues, soulignons que cette seconde année de diffusion est sans conteste une référence à laquelle les créateurs du show doivent en permanence se référer. A l’exception de quelques incohérences, enfin, surtout de quelques raccourcis malvenus, Dexter rempli son cahier des charges et j’en redemande, même en étant parfois sceptique sur la limpidité de la démarche, du scénario. Amusons nous sans prise de tête, c’est le crédo qui s’applique aisément à Dexter, attachant tueur de vilains méchants. 16/20