Septième saison pour Dexter Morgan et son entourage, septième volet d’une série s’étant quelque peu bonifiée avec les temps mais qui risque fortement de se détériorer en cas de manque d’une évolution notoire. Showtime étant conscient du handicap probable d’un show à rallonge prend clairement parti pour dramatiser les évènements, offrant donc une saison plus troublante, plus sombre que les précédentes. Et cela est une bonne chose dans le sens ou ces douze nouveaux épisodes composent réellement un véritable virage à 90° dans l’évolution du tueur et des protagonistes qui l’entourent. Alors que son secret semble parti pour s’éparpiller aux quatre vents, les difficultés s’amoncellent et Dexter n’est désormais plus seul à bord et dépend maintenant de quelques relations dangereusement au fait de ses agissements punissable. Là est la réelle innovation du show, une nouveauté le rendant indéniablement plus humain.
Pour autant, si la logique est respectée et que le tueur semble s’approcher d’une délicate situation de compte à rendre, cette saison marque aussi une légère baisse de rythme. Confronté cette fois-ci à la pègre ukrainienne, l’ami Morgan n’est pas en reste puisqu’il devra également composer avec une pointilleuse frangine maintenant dans la confidence, une amante dangereusement séduisante et en total désaccord avec son obligation de sa la jouer discret, puis au final, à un capitaine de police avide d’éclaircir pour de bon les doutes résultant de l’affaire du boucher de Bay Harbor. Vous l’aurez compris, cette septième saison bouleverse les routines de Dexter, de ses confrontations précédentes. Cette fois-ci réellement soumis à la pression et à la conscience d’une vie qu’il ne peut résolument quitter faute d’abandonner des personnes qu’il aime, Dexter est dans la difficulté, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Malgré tout, le bonhomme est toujours aussi malin, toujours doué d’un don de manipulation conséquent. Pour autant, on découvre ici un don du sacrifice dont on ne pensait pas Dexter capable. Peu importe, tout ça pour dire que la clef de cette avant dernière année de production est sans doute possible sa relation ambigüe avec sa sœur, une Debra qui sort enfin de carcan dans lequel les scénaristes l’avaient enfermée depuis les prémices de la série. Le personnage de Jennifer Carpenter prend une importance notable durant ces douze épisodes, et l’on pressent qu’il sera difficile d’y donner suite tant le personnage est soumis à l’épreuve 12 heures durant. Notons également que la confrontation entre Dexter et un boss de la mafia en pleine croisade offre quelques très belles séquences, notamment de dialogues, et permet d’arrondir les angles d’une saison certes importante mais qui n’était sans doute pas assez consistante pour éluder une intrigue secondaire telle que ce face-à-face.
En somme, voilà une habile saison qui enfin, marque une évolution dans le développement de la série. On devine que la fin est proche mais toutes les portes restent encore ouvertes. Si l’on connaît maintenant les appréciations d’une huitième saison bien plus faible, parole aux statistiques, on se demande alors si aux termes des douze présents épisodes, nous ne venons pas de boucler le show, du moins sa partie essentielle. Pour ne pas encore connaître le fin mot de l’histoire, soit le Serie Final qui fit tant parler, je ne m’avancerais pas en conjecture. Affaire à suivre. Quoiqu’il en soit, Showtime semble avoir fait le tour du sujet et reste maintenant à clore les débats, d’une manière ou d’une autre. Pour terminer, si Dexter s’inscrit assez clairement dans la mouvance d’une autre série à succès, The Shield, d’un point de vue rythme et révélation d’immoralité, je doute fortement que je puisse en arriver à conclure la série la gueule ouverte et les larmes aux yeux, comme pour le show de Shawn Ryan. Enfin, on verra tout ça. 15/20