Alors que cette sixième saison aux côtés du Serial Killer le plus attachant de l’univers télévisuel est sans doute la plus bringuebalante parmi toute, au niveau narration, elle est paradoxalement la meilleure des huit pour son rythme effréné et son évolution tant attendue. Dexter, ici confronté aux mystères de la foi, soit à des meurtres barbares s’inspirant de récits bibliques, se voit remettre en question sa condition d’être humain athée. Son passager noir peut-il être mis-à-part, être obstrué par la lumière, soit la foi en la religion catholique. Son amitié nouvelle avec un détenu repenti et prêcheur de bonnes paroles pourrait laisser penser à cette possibilité. Cette intrigue, quoique sirupeuse et dégoulinante d’interrogations bidons, offre au moins le mérite à la série de se réorienté en confrontant son personnage si balisé à une remise en cause, même si celle-ci ne dure que peu.
Oui, cette sixième année aux côtés de Dexter Morgan est aussi celle de l’évolution, légère oui, mais évolution quand même. Le personnage tente de se réorganisé, tentant constamment de rendre compatibles ses activités professionnelles, ses activités répréhensibles et son rôle de père célibataire. A ce titre, Michael C. Hall compose un personnage d’avantage complexe que précédemment, et ce même si quelques séquences, notamment celle où il se confronte une nouvelle fois à son frère disparu, ne servent à pas grand-chose. Accessoirement, les avancements professionnels de la frangine, au langage toujours plus fleuri, les périples du tandem Batista-Quinn ou encore l’ajout de quelques nouvelles trombines dans l’univers si particulier et restreint de la série apportent une plus-value considérable.
Coté nouveau-venu, soulignons l’humble prestation de Colin Hanks, fils aîné de Tom, oui, dans le rôle de l’un des sinistres individus auquel Dexter se confronte. Coté scénario, si l’aspect religieux, biblique et philosophique qui tiraille Dexter est pour le moins niais, dans son traitement, le twist durant les trois derniers épisodes ainsi que les quelques retour de manivelles, en cours de route, font de cette sixième saison le plus aboutie. On n’y croit pas toujours, mais peu importe, le suspense est omniprésent et toutes les ellipses, bien que peu nombreuses, ont une réponse limpide à formuler.
Voilà en somme une saison de Show contemporain qui fonctionne dans la plus pure des traditions. Implacablement addictive, la série de Showtime est souvent invraisemblable, parfois limite facile, mais parvient toujours à ressembler son public et à divertir fans et amateurs. Michael C. Hall est excellent et symbolise à lui seul, du moins à 80%, le succès critique est public de la série. Le final de la présente saison, très bref mais pour autant très épineux, annonce un réel revirement pour une septième saison que l’on attend plus novatrice, du moins dans la veine de celle-ci. Espérons. 16/20