L’an 2009 est bien entendu l’occasion de retrouver, pour une quatrième saison de douze épisodes, notre tueur en série le plus emblématique du petit-écran. J’ai nommé Dexter Morgan, l’analyste sanguin de la police métropolitaine de Miami et justicier sanguinaire à ses heures. Faisant suite à une deuxième et troisième saison de qualité, tout est certes relatif, cette quatrième année consécutive, malgré l’apparition d’un adversaire de taille, d’un season final pour le moins glaçant, semble marquer le pas. Qu’on se rassure, Dexter, le show vedette du bien nommé Showtime, reste très attractif, rythmé, mais soyons francs, les mécaniques de la série semblent gentiment couiner sous l’effort. Voilà donc trois ans que Dexter poursuit son bout de chemin et que son entourage évolue, tant bien que mal, mais les choses ici ne semblent pas évoluer, à l’exception de quelques rebondissements importants.
Si Michael C. Hall ne peut être remis en cause, pour son honorable prestation et l’attachement qu’il suscite, malgré ses actes, les quelques personnages qui évoluent aux alentours ne semblent pas vraiment capables de rivaliser. Rita, sa femme, incarner jusqu’alors avec une certaine grâce par Julia Benz, prend bientôt des airs de mégère au foyer. La sœur, Debra, soit Jennifer Carpenter n’ouvre désormais plus la bouche que pour jurer ou beugler, sans compter qu’au cours de chaque saison elle s’aventure naïvement dans amourettes douteuses. Au commissariat, les personnages évoluent, pour certains dans le bon sens, l’analyste Vince Mazuka, très drôle, et d’autres pas très glorieusement, Maria LaGuerta et Angel Batista. Bref, rien de bien grave lorsque le personnage principal assure le show, mais les détails deviennent, à la longue, passablement gênants. Sans compter que l’environnement n’évolue pas d’un iota. On espère dès lors une évolution plus subtile.
Mais pour en revenir strictement à cette quatrième saison, celle qui voit le héros devenir père de famille, soulignons qu’aucune baisse d’efficacité n’est à signaler. Cette fois-ci confronté à un tueur de la pire espèce, du moins en termes de durée de vie, Dexter s’interroge. Peut-il concilier vie de famille et actes de vengeance primaire? Peut-il assurer son rôle de père tout en assouvissant ses pulsions meurtrières? Là est la principale problématique des douze nouveaux épisodes. Confronté donc au dénommé Trinité, tueur implacable aussi discret que désaxé, Dexter ne s’en tirera pas indemne, pour sûr. Le jeu du chat et de la souris entre un monstre et l’un de ses semblables laissera des traces indélébiles qui seront sans doute le sujet de la prochaine saison. Bon point coté scénario donc.
Pour conclure, disons que les fans de la première heure ne seront pas floués. Dans un élan sympathique, drôle, parfois trashy, Dexter poursuit habilement sa route dans les méandres de l’univers concurrentiel des séries TV américaines. Tout en assurant la renommée de son distributeur, de son créateur, le show perpétue la tradition, celle mise en place lors de la première saison. Si l’on attend maintenant du changement, du moins un minimum, pour les prochaines années, pardonnons les quelques errements de cette quatrième saison, attrayante à défaut d’être original. Très sincèrement, ce n’est pas de par sa psychologie que Dexter brille ici, mais bel et bien de par son combat contre un monstre, Trinité. 13/20