Une nouvelle et ultime saison perturbante !
Debra ne parle plus à Dex. Je suis plus que perplexe sur le départ. Heureusement un coup de théâtre frappe déjà avec le Docteur Evelyn Vogel (Charlotte Rampling) qui semble connaître le parcours et les secrets de Dex... Un tueur vite neutralisé mais bien trouvé, avec une psychologie intéressante. J'aime assez le fait que Dex et Debra l'aient neutralisé de concert, en famille. C'était beau à voir ! Les atermoiements de Debra commençaient à me lasser, mais tout compte fait c'est logique : elle découvre l'affreuse vérité sur Dex, elle qui l'idéalisait. Elle le vit très mal jusqu'à toucher le fond et frôler la mort par l'autodestruction. Puis vient la rédemption après un passage chez la psychiatre Vogel et la redécouverte de sa complicité de toujours avec Dex.
Nonobstant la conclusion, sur laquelle nous reviendrons plus tard, parlons tout d'abord de cette dernière saison, du sentiment général. Une saison pauvre en intensité et en émotions, sans enjeux forts, sans pression dramatique, sans suspens. Cela pourrait se comprendre si, pour une saison clôturale, elle avait mis un point final à toutes les histoires. Or les personnages secondaires sont les grands oubliés : quid de Batista, Masuka, Jamie, Quinn et consorts ? L'arrivée du
Docteur Vogel, créatrice du passager noir de Dexter, était une excellente idée mais largement sous-exploitée. De plus, elle a été éphémère et sa mort est loin d'être mémorable, pas top pour un personnage censé être important
. Enfin, une nouvelle saison bourrée d'incohérences, rien que dans le dernier épisode :
Dex qui sort le corps de Deb devant l'indifférence générale, trop c'est trop
! Les scénaristes ont visiblement voulu calmer le jeu, se concentrer sur la psyché de Dexter, sur sa relation avec Deb, privilégier l'humain sur l'action. Louable tentative...totalement plantée !
La confrontation entre Dex et Vogel, censée le pousser dans ses retranchements et lui faire réaliser d'où il vient, a été bâclée en 2 épisodes
. Cette saison 8 s'est étirée en longueur !
Concernant la conclusion, elle est ce qu'elle est :
Deb meurt, why not. Les personnages secondaires sont oubliés, là par contre gros point noir ! Dexter choisit la fuite car tous ceux qu'il côtoie meurent, délaissant Hannah et lui confiant par la force des choses Harrison. Je ne suis pas convaincu quand on sait l'amour qu'il avait pour Hannah et la découverte récente de sentiments qu'il n'avait jamais ressenti, il était en pleine humanisation. Ce n'est pas logique ! Et puis il n'a jamais fuit, trouvant toujours un moyen de s'en sortir. Aurait-il pu laisser son dark passenger à Miami en allant en Argentine ? Cela aurait peut-être plus collé. Quoi qu'il en soit, la fin ouverte, Dexter reconverti en bûcheron, est ridicule
. Un ultime rebondissement poussif ! On sent le manque d'idées mais l'envie de laisser la possibilité au personnage de Dexter de renaître de ses cendres.
Le happy end a été évité, mais bien trop tard. Quand l'écran vire au noir, on ressent une étrange impression : celle d'une fin qui vient de nous tomber dessus de nulle part, bien trop sombre et pesante pour une série qui n'avait cessé d'entretenir sa part d'ombre.