"Flatey" existe bien ("île plate" en islandais - mais on pense aussi au "flat" anglais..), au nord-ouest de l'île principale.
Le romancier Viktor Arnar Ingólfsson en fait le cadre naturel d'un polar (qui a été traduit en français), ici adapté (plutôt librement) pour la télévision islandaise. L'île ne compte actuellement que... 5 habitants. Pour les besoins de l'intrigue portée à l'écran, la scénariste mène le récit d'une petite communauté plus conséquente, de pêcheurs surtout, avec magasin général et pasteur. On est au moment de la Guerre du Vietnam (entre 1970 et 1971, plus précisément), et l'héroïne, Jóhanna, qui vit depuis 1968 en France, y revient enterrer son père, un universitaire original à la retraite, accompagnée de son fils, né hors mariage (chose fort mal vue, à l'époque, chez ces Scandinaves du Septentrion).
Le "Livre de Flatey" existe bien - il est même fameux. Rédigé et enluminé à la fin du 14e siècle pour l'essentiel, complété au siècle suivant, il avait rejoint au 17e la Bibliothèque royale du Danemark, le pays des "colonisateurs", et sera restitué à l'Islande, indépendante totalement depuis 1944, seulement en 1971 (comme le montre la fin de la série).
Il apparaît que l'histoire mise en scène par un illustre inconnu chez nous (Björn Br. Björnsson, apparemment islandais - ?) n'est "historique" que par prétexte (à la recherche de la tombe du dernier "Godi" - c-à-d un puissant chef de clan - païen d'Islande - "énigme" sur laquelle père, puis fille, vont buter, jusqu'à ce que....dont la résolution est assortie d'une récompense), de même que l'aspect "enquête de police" !
Le fond de l'affaire feuilletonnée (4 épisodes, bien longuets...) est l'émancipation féminine (d'où l'obligation de situer le récit en 1970, quand on sait combien la république d'Islande est aujourd'hui à l'extrême pointe du "féminisme" !). Avec lutte, y compris physique, avec de gros machos amateurs de castagne... Et
"trouvaille" (du Godi) symbolique de ladite.
Dépaysant sur le plan des décors naturels, grandioses, honnête quant au casting (dominé par un méchant très méchant, qui ne déçoit jamais dans la posture : rôle de l'enquêteur Brynjar), mais un (grand) brin ennuyeux et prêchi-prêcha.